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 SpermatozoïdeRechercher images 

Gamète mâle des animaux et de certaines plantes, habituellement formé d'une tête, occupée par le noyau haploïde, et d'un flagelle, qui assure son déplacement. Observé pour la première fois en 1677 par Antonie Van Leeuwenhoek, drapier hollandais, grâce à un microscope de son invention, doté d'une unique et minuscule lentille de verre patiemment polie, grossissant plus de 200 fois. Les spermatozoïdes sont de minuscules cellules semblables à un fil se composant d'une tête, d'un col et d'un flagelle filiforme. Vue de face, la tête du spermatozoïde est de forme ovale. Sa largeur n'est que de 5 millièmes de millimètre environ. Vue de profil, elle est très étroite et en pointe à l'extrémité libre. La tête contient de l'Acide Désoxyribonucléique (ADN), qui renferme les gènes déterminant toutes nos caractéristiques. La tête est surmontée d'une petite coiffe protoplasmique appelée acrosome. On pense que l'acrosome contient une enzyme, l'hyaluronidase, qui dissout la couronne de Bischoff, le revêtement extérieur qui protège l'ovule, afin de faciliter la pénétration du spermatozoïde. L'enzyme acrosomique d'un seul spermatozoïde est insuffisante pour dégrader la membrane de l'ovule et permettre la pénétration. De ce fait, contrairement à la croyance populaire, il faut plusieurs spermatozoïdes pour produire un bébé. Toutefois, un seul spermatozoïde pénètre effectivement dans l'ovule pour le féconder. La queue (flagelle) du spermatozoïde est quatre fois plus longue que la tête et le col (la partie intermédiaire du spermatozoïde). La queue, constituée de fibres cylindriques, propulse le spermatozoïde grâce à un mouvement ondulatoire. Le gamète mâle peut passer plusieurs heures dans les voies génitales femelles avant de pouvoir pénétrer et fertiliser l'ovule. Il est ainsi capable de survivre pendant 24 à 48 heures. Lorsque le spermatozoïde et l'ovule se rencontrent, la tête et le col du spermatozoïde pénètrent dans l'ovule et le long flagelle reste à l'extérieur. Le zygote, c'est-à-dire l'ovule fécondé, commence à se diviser 12 heures plus tard environ. Il faut 72 jours pour fabriquer un spermatozoïde dans la paroi des tubes séminifères. La capacitation, découverte dans les années 1950, est une phase de maturation nécessaire aux spermatozoïdes de certains mammifères pour qu'ils deviennent fécondants. Cruciale chez le lapin, qui a servi de modèle pour les premières fécondations in vitro (FIV), elle est très réduite chez les autres espèces animales et semble inexistante chez l'homme. Pour expliquer la façon dont les spermatozoïdes s'orientent pour nager jusqu'à l'ovocyte à féconder, certains ont suggéré en 2011 que la progestérone sécrétée par ledit ovocyte attirait les spermatozoïdes par chimiotactisme. D'autres ont supposé dès 1876 qu'ils nageaient à contre-courant, hypothèse qui vient d'être confirmée : les cellules ciliées des trompes de Fallope engendrent un courant qui fait circuler un liquide sécrété par les ovaires lors du coït, et c'est en remontant ce courant que les gamètes mâles atteignent leur but [03/2013]. Les spermatozoïdes sont infertiles lorsqu'ils sont émis : c'est dans le tractus féminin qu'ils subissent plusieurs modifications pour devenir fertiles. La vitesse des spermatozoïdes est pour cela finement régulée par des récepteurs à cannabinoïdes et opioïdes, liés à des substances que l'on retrouve dans les voies génitales mâle et femelle. Leur membrane externe comporte ainsi des récepteurs à opioïdes de type Mu, Delta et Kappa, et des récepteurs à cannabinoïdes de type CB1 et CB2. L'activation des récepteurs Mu, CB1 et CB2 ralentit le spermatozoïde, celle des Delta l'accélère. Les activateurs de la première catégorie se retrouvent dans le sperme (qui tend donc à inhiber les spermatozoïdes lors de leur émission), alors que dans les voies féminines un gradient de substances activatrices des récepteurs Delta les stimule pour les conduire à leur maturation. Ce mécanisme pourrait expliquer certaines fertilités masculines non élucidées, et illustre comment nombre de stupéfiants diminuent la fertilité [07/2008]. Le premier bébé-éprouvette conçu par FIV est Louise Brown en 1978. L'ICSI (Injection IntraCytoplasmique du Spermatozoïde), méthode consistant en l'injection directe d'un spermatozoïde dans l'ovocyte, a été mise au point en 1992 [11/2004]. Aujourd'hui encore, les chances de réussite d'une FIV ne dépassent pas 20 % [03/2020]. Le dogme selon lequel un ovule humain ne peut être fécondé que par un seul spermatozoïde semble contredit par le cas de deux jumeaux porteurs de cellules aussi bien XX que XY. Il semblerait que l'embryon initial ait hérité d'un double jeu de chromosomes paternels suite à la fécondation de l'ovule par deux spermatozoïdes. Les premières cellules de chaque foetus se seraient ensuite débarrassées des 23 chromosomes en trop, sans faire le ménage de la même façon. Chaque jumeau porte ainsi une version différente du patrimoine génétique paternel, mais seul l'un d'eux est affecté d'hermaphrodisme. Cette double fécondation se produirait dans 1 % des cas, mais aboutirait la plupart du temps à un embryon non viable [05/2007]. La teneur du sperme humain en spermatozoïdes a diminué de 50 % entre 1950 et 2010 (50 millions/ml contre 100 millions/ml en 1950) tandis que leur qualité se dégrade [08/2010]. Des chercheurs japonais de l'Université de Yokohama sont parvenus à produire des spermatozoïdes in vitro chez la souris, en partant de tissus testiculaires congelés qui ont suivi toutes les étapes de la spermatogenèse jusqu'à l'obtention de spermatozoïdes fonctionnels, qui ont donné naissance à des souriceaux après leur injection dans un ovocyte [03/2011]. Le premier séquençage complet des spermatozoïdes vient d'être réalisé pour la première fois ! Cette opération était rendue impossible par la faible quantité d'ADN contenue dans une seule cellule, ainsi que par la pollution engendrée par les produits d'amplification de l'ADN qui pertubent l'analyse. La mise au point d'un puce dotée de vannes et de micro-canaux a permis d'isoler 91 spermatozoïdes dans autant de chambres isolées afin de séquencer leur génome. On découvre ainsi que chaque spermatozoïde connaît en moyenne 23 recombinaisons lors de la meïose, qui contribuent, avec les transposons, à la variabilité génétique de l'espèce. Ces recombinaisons s'effectuent sous le contrôle de la protéine PRDM9, qui se lie en des points précis de l'ADN et favorise les échanges d'informations génétiques, et cela de façon indépendante des transposons. Par ailleurs, le patrimoine génétique de chaque spermatozoïde présente entre 25 et 36 mutations spontanées, taux compatibles avec ceux utilisés en biologie évolutive pour dater l'âge d'un ancêtre commun à deux espèces [07/2012]. Des chercheurs sont parvenus à recréer à partir de cellules souches de la peau des spermatides rondes constituant l'une des dernière phases de la spermatogenèse avant d'aboutir aux spermatozoïdes. Cette prouesse, menée jusqu'au stade final chez la souris, était encore inédite chez l'Homme. Elle pourrait permettre la mise au point de nouveaux traitements contre l'infertilité masculine [09/2012]. Entre 1989 et 2005, les Français ont produit 30 de spermatozoïdes en moins ! Et la proportion de gamètes bien formés a elle aussi diminué d'un tiers, laissant planer le spectre d'une stérilité de masse d'ici quelques décennies. A l'échelle mondiale, les hommes ont perdu 50 % de leurs spermatozoïdes en 50 ans, passant de 100 millions/ml en moyenne à 50 millions/ml. Les causes de cette déperdition restent à déterminer, plusieurs coupables étant déjà montrés du doigt : les perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A) mais aussi l'obésité, la sédentarité voire le Wi-Fi, qui échaufferait les spermatozoïdes et réduirait ainsi leur population [12/2012] ! Une étude américaine sur des jeunes hommes âgés de 18 à 22 ans montre que ceux qui passent plus de 20 h par semaine devant la télévision produisent 44 % moins de spermatozoïdes que ceux qui la regarde peu ; de plus, les hommes qui pratiquent au moins 15 h de sport par semaine produisent 73 % de spermatozoïdes en plus que les inactifs [02/2013]. Une étude américaine vient de découvrir comment les spermatozoïdes parviennent à se diriger dans les voies génitales féminines pour atteindre l'ovule : ils suivent la piste de la progestérone. En effet, cette hormone féminine provoque l'ouverture d'un canal ionique qui met le flagelle du spermatozoïde en mouvement : ce dernier avance donc tant qu'il est stimulé [05/2013]. Une étude américano-suédoise comparant des enfants conçus par le même homme à 25 et 45 ans montre que le risque de troubles bipolaires est multiplié par 25 et celui d'hyperactivité par 13 quand l'âge du père est tardif. D'autres études ont déjà repéré un risque plus élevé de trisomie ou d'autisme [04/2014].
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