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Stérol d'origine alimentaire (pour 1/3) ou synthétisé par le foie (pour 2/3). Le cholestérol sert de précurseur à la fabrication de molécules comme certaines hormones, les acides biliaires, etc.), ainsi que de constituant membranaire. Pour atteindre les tissus qui en ont besoin, il se fixe sur des transporteurs sanguins : les lipoprotéines. Il existe deux types de lipoprotéines: les lipoprotéines de basse densité (ou LDL) et les lipoprotéines de haute densité (ou HDL). Les lipoprotéines de basse densité LDL contiennent une proportion moyenne de protéines, peu de triglycérides et beaucoup de cholestérol. Elles sont produites par le foie et véhiculent le cholestérol vers toutes les cellules de l'organisme, dont celles du cerveau, gros consommateur (la myéline est constituée de cholestérol). Outre le cholestérol, le LDL transporte aussi vers les cellules des triglycérides et les vitamines liposolubles A, D, E, K. Les lipoprotéines HDL conduisent le cholestérol des cellules au foie, où il est dégradé. En cas d'alimentation trop riche, les LDL se multiplient et les cellules sont saturées, le LDL s'accumule dans le sang et se dépose sur la paroi des artères, créant à la longue de dépôts de graisses (athéroscléroses) susceptibles de les obstruer et de provoquer un infarctus, d'où le surnom de "mauvais cholestérol". Les lipoprotéines de haute densité HDL récupèrent le cholestérol en excès et le ramènent au foie d'où ils seront excrétés, d'où le surnom de "bon cholestérol". Le rapport HDL/LDL est ainsi utilisé comme indicateur des risques de maladies cardiaques. La mauvaise réputation du cholestérol découle d'études menées par le médecin américain Ancel Keys dans les années 1950, conduites pour trouver l'origine de la vague d'infarctus qui touchait des américains en bonne santé à cette époque. Alors que plusieurs suspects sérieux existent (dont le tabac, le sucre, la sédentarité, la pollution, etc.), Ancel Keys pointe du doigt le taux de cholestérol et étaye son affirmation par le résultat d'études à grande échelle menées dans 14 pays sur 14 000 personnes, où il fait apparaître un lien direct et proportionnel entre le taux d'infarctus et le taux de cholestérol, mais en ne retenant que les données qui vont dans le sens de son propos. Ainsi, les Français affichent un taux de cholestérol identique à celui des Finlandais, avec un taux d'infarctus 5 fois moindre ! Puis les laboratoires pharmaceutiques s'engouffrent dans la brèche en désignant le cholestérol comme le seul responsable des maladies cardiaques, et développent toute une gamme de médicaments anticholestérol dont les derniers en date sont les statines. Accueillies avec enthousiasme au vu des études montrant une efficacité inespérée sur le taux de cholestérol, on découvrira dans les années 2000 que les études menées par les laboratoires n'ont jamais pu être confirmées par des recherches indépendantes ! Pire encore, on découvre aujourd'hui que les statines interférent avec le fonctionnement du cerveau, qui a besoin de cholestérol pour fonctionner, et est entraînant des démences, et qu'elles font augmenter le diabète [10/2016] ! Le médecin américain Kilmer McCully a avancé que les plaques d'athérome qui obstruent les artères sont dues à un excès d'homocystéine résultant d'une déficience de la vitamine B chargée de la réguler, expliquant que de jeunes enfants victimes d'une carence en vitamine B meurent d'un infarctus [10/2016]. Le médecin américain John Yudkin a montré dans les années 1960 que le sucre est directement responsable de maladies cardio-vasculaires, dont l'infarctus, mais les études qui validaient ces résultats ont été systématiquement éreintées par l'industrie américaine du sucre qui a financé des contre-études [10/2016]. Le médecin français Michel de Lorgeril, remarquant que les populations du pourtour méditerranéen affichent des taux d'infarctus 4 à 8 fois moindres que d'autres populations avec des taux de cholestérol similaires et pourtant élevés, mène une étude qui montre une réduction de 50 % des risques d'infarctus chez les patients suivant ce "régime méditerranéen" par rapport à ceux suivant un régime "classique" (huile de tournesol, viande...), invalidant le cholestérol comme coupable idéal. D'après lui, le taux de cholestérol "circulant" dans le sang varie selon le sexe, l'âge et l'activité, avec des taux moyens et normaux entre 2 et 3 g par litre de sang, et rien ne justifie d'imposer des taux de cholestérol les plus bas possibles, si ce n'est de prescrire des médicaments. Par ailleurs, il explique que les plaques d'athérome ne sont pas constituées de cholestérol, mais que des cristaux de cholestérol s'y fixent lorsque le sang ne parvient plus à franchir facilement la sténose, faisant dire ensuite qu'il en est à l'origine (il n'occupe que 0 à 20 % du volume de la plaque). Selon lui, les accidents vasculaires semblent plutôt liés à une inflammation répétée de l'épithélium des vaisseaux sanguins, inflammation que l'alimentation, les glucides, l'obésité, le stress et la pollution induisent fortement. Enfin, il rappelle que des études récentes montrent que le taux de calcium dans les artères est un bien meilleur indicateur du risque cardio-vasculaire que le taux de cholestérol, et que des taux élevés de calcium artériel sont associés au diabète, à l'insuffisance rénale, à un taux bas de LDL, et à la prise de statines [10/2016] ! Le cholestérol est aussi à l'origine de dépressions chez les personnes âgées, mais d'une manière différente selon les hommes et les femmes. Les femmes possédant un faible taux de bon cholestérol (HDL) montrent un risque plus élevé de dépression (50 %). En revanche, les hommes montrent deux fois plus de risques de développer un état dépressif lorsqu'ils possèdent un faible taux de mauvais cholestérol (LDL). Le risque est augmenté de 2,7 fois lorsque le patient possède une version longue et une version courte du gène 5-HTT, et jusqu'à 6 fois lorsque les deux allèles du gène 5-HTT correspondent à la version courte. Le gène 5-HTT correspond au transporteur de la sérotonine, impliqué dans le bon fonctionnement de la transmission de l'information nerveuse : une version mutée de ce gène (version courte) est connue pour favoriser les anxiétés. Chez les femmes, ce lien génétique n'a pas pu être mis en évidence [07/2010]. On vient de découvrir que la fixation d'un sucre (forme aldéhyde de l'acide pyruvique) sur les lipoprotéines du cholestérol LDL le transforme en cholestérol MG-LDL (methylglyoxal-low density lipoprotein) dit "ultramauvais", que la glycation rend plus petit et plus dense, et dont la capacité à s'agglomérer et à se fixer sur les parois des artères est bien supérieure. Cette forme MG-LDL est particulièrement présente chez les diabétiques de type 2, ce qui expliquerait leur taux élevé d'infarctus et d'AVC [05/2011]. La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) est la première cause de malvoyance chez les personnes âgées : elle se manifeste par le développement anormal de vaisseaux sanguins sous la rétine, qui altèrent la vision centrale. Ce développement résulte de l'accumulation du cholestérol dans l'oeil, dont les dépôts lipidiques entraînent une inflammation propice à l'angiogenèse. Cette accumulation de cholestérol découle elle-même du déclin de l'efficacité des macrophages chargés de son élimination. Ces vieux macrophages présentent de faibles taux d'ABCA1 (ATP-binding cassette, sub-family A (ABC1), member 1), une protéine transporteuse permettant d'évacuer ce cholestérol - d'où l'idée de stimuler sa production avec des gouttes ophtalmiques contentant un agoniste du LXR (Liver X Receptor), une protéine détectée dans le foie - les premiers essais sur la souris se sont montrés concluants [05/2013]. Le cholestérol LDL, à l'origine des dépôts dans les parois des artères, est un facteur nécessaire mais pas suffisant à l'apparition de l'athérosclérose : c'est la réponse auto-immune et inflammatoire qui détermine son expression, comme l'a montré Alain Tedgui (INSERM). Il cherche désormais à recréer l'équilibre entre les cytokines pro et anti-inflammatoires, au moyen de lymphocytes T régulateurs (Treg) : deux essais cliniques sont en cours [12/2018]. L'apport de cholestérol alimentaire n'a pas d'influence sur la cholestérolémie des personnes en bonne santé, comme l'ont démontré de nombreuses études. La consommation d'oeufs n'est donc pas dangereuse pour notre santé, contrairement à ce qui a été longtemps affirmé dans les années 1980. Des exceptions existent toutefois : les personnes porteuses d'une mutation du gène ApoE4 (impliqué dans le métabolisme du cholestérol) peuvent voir le taux de cholestérol sanguin s'élever de 10 % après avoir consommé des aliments qui en sont riches, comme les oeufs [09/2019].
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