Ensemble d'atomes liés les uns aux autres par des liaisons fortes.
 Groupement d'atomes qui représente, pour un corps pur qui en est constitué, la
 plus petite quantité de matière pouvant exister à l'état libre.

 La première preuve expérimentale (indirecte) de l'existence des molécules n'a
 guère plus d'un siècle : en 1867, Tyndall montra que la couleur bleue de l'eau
 des lacs profonds ne pouvait être due qu'à la diffusion de la lumière par de
 très petites particules, en l'occurrence les molécules d'eau.

 Tous les degrés de complexité moléculaire coexistent, des petites molécules
 d'oxygène ou d'azote, animées dans l'air de vitesses voisines de celle du son,
 aux longues hélices de l'ADN présent au coeur des cellules.  Mais les molécules
 sont bien plus que de simples assemblages d'atomes, dont l'arrangement spatial
 et la nature des liaisons chimiques modifient la répartition des électrons,
 abaissent l'énergie de l'ensemble et induisent des propriétés nouvelles.  due à
 la délocalisation d'un petit nombre d'électrons qui, au lieu de rester
 concentrés autour du noyau de leur atome d'origine, voient leur probabilité de
 présence s'étendre jusqu'à englober plusieurs noyaux, la liaison est donc d'une
 nature spécifiquement quantique.

 La forme d'une molécule suffit parfois à expliquer ses propriétés.  Ainsi, la
 perception d'une odeur est due à la réception d'un signal déclenché par
 l'insertion des molécules émises par la substance odorante dans un site du
 récepteur sensoriel ayant la même forme extérieure.  Enfin, une différence de
 quelques atomes entre deux molécules suffit à changer du tout au tout leurs
 propriétés.  En témoigne la différence minime entre la formule de l'oestradiol
 C18H24O2, hormone sexuelle femelle, et celle de la testostérone C19H28O2,
 hormone sexuelle mâle.
 Marshall Stoneham et son équipe de l'University College de Londres ont montré
 que la molécule odorante serait en fait reconnue par sa vibration spécifique,
 ce qui explique que deux molécules différentes puissent sentir pareil, ou bien
 qu'un simple carbone puisse transformer une odeur de muguet en celle de bois de
 santal, sans changer la forme de la molécule [03/2007].