Structure ADN-protéines empêchant la fusion des extrémités des chromosomes.
Cet ADN est composé de séquences génétiques répétées et non exprimées ; il a
longtemps été classé comme de l'ADN "poubelle".
Chaque extrémité des chromosomes eucaryotes (et donc de la molécule d'ADN),
dont le raccourcissement progressif à chaque division cellulaire joue un rôle
décisif dans l'apoptose et le vieillisement des individus, ainsi que leur taux
de mortalité.
L'ADN télomérique est coiffé par les protéines TRF1 et TRF2, qui assurent la
stabilité des chromosomes et permettent à la cellule humaine de ne pas
confondre une cassure de l'ADN avec les extrémités de ses chromosomes [01/2020].
Durant les années 1990, le biologiste français Éric Gilson a montré que les
gènes qui se trouvent à proximité des télomères sont réprimés.
Puisque les télomères raccourcissent à chaque division cellulaire, le nombre de
gènes impactés augmente avec le temps, rendant la cellule moins efficace,
jusqu'au moment où elle entre en sénescence et cesse de se diviser [01/2020].
Les télomères sont protégés par la télomérase, une enzyme dont la baisse
d'activité avec l'âge (ainsi que le stress oxydatif dans les cellules) est à
l'origine de la diminution de la taille des télomères.
Une étude montre que les femmes possèdent des télomères plus longs (en moyenne
de 3,5 %) que les hommes [03/2003].
Une étude sur les oiseaux a observé un lien entre la longévité d'une espèce et
la vitesse à laquelle les télomères de cette espèce se réduisent.
L'espèce humaine, en dépit de très courts télomères, possède pourtant une
longévité parmi les plus importantes du monde animal [07/2003].
Une étude vient de montrer que la taille des télomères est corrélée au taux
d'activité physique : les personnes les plus actives ont des télomères d'une
longueur comparable à des personnes sédentaires 10 ans plus jeunes.
A l'inverse, les personnes fortement stressées ont des télomères plus courts
pouvant correspondre jusqu'à une décennie de vie [07/2009].
Les acides gras oméga-3 agiraient en protégeant les télomères, dont le
raccourcissement est lié au vieillissement cellulaire et joue un rôle dans le
développement des cancers et des maladies cardio-vasculaires [04/2010].
Une étude approfondie menée sur des oiseaux (diamants mandarins) vient de
confirmer l'existence d'un lien direct entre la longueur des télomères et la
durée de vie des individus - ces résultats ne sont toutefois pas extrapolables
à l'homme [01/2012].
Une étude suédoise montre que les télomères sont bien plus courts chez les
personnes dépressives, et particulièrement courts chez les personnes stressées
(présentant un taux de cortisol élevé) - le stress jouerait ainsi un rôle
important dans l'apparition de la dépression [02/2012].
Les télomères des tortues Luth de Guyane ne raccourciraient pas avec l'âge,
contrairement à ceux des mammifères. Il varie par contre selon la durée des
migrations entre deux reproductions : les tortues parties 2 ans en mer ont
moins le temps de se remettre du stress reproductif que celles parties 3 ans,
et présentent donc des télémoères plus courts [07/2012].
Une étude américaine suggère que les adultes dont les télomères (testés sur
leurs globules blanc) sont plus courts seraient plus sensibles au rhume.
Les auteurs postulent que des globules blancs avec des télomères courts sont
en fin de vie, et que le système immunitaire vieillissant est donc moins
efficace pour lutter contre les infections [02/2013].
Une étude britannique a montré que les télomères des globules blancs sont plus
longs chez les acnéiques que chez les autres, d'où un moindre vieillissement
des cellules expliquant pourquoi leur peau vieillit mieux [10/2016].
L'étude génétique comparative des jumeaux américains Scott et Mark Kelly
montre que celui qui a séjourné 340 jours dans l'ISS possède des télomères
plus courts, signe d'un vieillissement accéléré dû à l'apesanteur [05/2019].
En fait les télomères de Scott Kelly s'étaient allongés à bord de l'ISS, mais
ce bénéfice était déjà perdu 48 h après son retour sur Terre [07/2019] !
La capacité des lézards à faire repousser leur queue coupée se paie par des
télomères plus courts que chez les animaux incapables de cette prouesse ; or la
longueur des télomères conditionne la durée de vie des cellules [09/2019].
Chez la levure, un seul télomère plus court que les autres suffit à induire la
sénescence cellulaire [01/2020].
Le vieillissement s'explique aujourd'hui en grande partie par l'accumulation de
cellules sénescentes, qui entraîne une perte progressive de la fonction des
organes. Si on les élimine au fur et à mesure qu'elles apparaissent chez la
souris, l'animal peut vivre plus longtemps et en meilleure santé.
D'où l'apparition de la "sénothérapie", une nouvelle discipline médicale
utilisant des molécules sénolytiques, capables d'éliminer les cellules
sénescentes. Des essais cliniques sont en cours [01/2020].
* Voir aussi : Biologie cellulaire / Cellules / Cellules animales / Cellule sénescente.
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