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Ensemble des gènes portés par les chromosomes de l'espèce (ce mot est tiré des termes "gène" et "chromosome"). La première carte physique du génome humain a été publiée en 1993 par les Français D. Cohen et J. Weissenbach et le Russe I. Tchoumakov. Le séquençage du génome humain (réalisé à partir du génome d'un seul individu) a été lancé en 1990 et déclaré officiellement achevé le 14 avril 2003. Le nombre de gènes présents dans le génome humain résulte non pas d'un décompte mais de méthodes de calculs statistiques, qui se basent elles-mêmes sur divers méthodes de détection des gènes, ce qui explique que l'on ne connaît toujours pas ce nombre avec précision, et que cette incertitude n'est pas près d'être résolue avec nos connaissances et techniques actuelles [09/0212]. Avant le séquençage du génome humain (projet HUGO), on estimait à 150 000 le nombre de gènes présents dans notre ADN, puis à 35 000 en cours du projet, pour finalement aboutir à une fourchette comprise entre 25 000 et 21 000 gènes. Le génome humain compte ainsi 3,12 milliards de paires de bases qui forment 24567 gènes [02/2001] - estimation revue à 20 488 gènes [08/2007], puis 19 000 gènes [08/2014]. 1 % de ce génome, situé dans les centromères, n'est toujours pas connu. 12 % de notre génome est formé de séquences dont le nombre de répétitions est très variable d'un individu à l'autre : les CNV [01/2007]. 8 % de notre génome est constitué de rétrovirus endogènes ; une grande majorité des séquences introduites par ces rétrovirus ont depuis été inactivées, mais pas toutes [01/2007]. Les gènes qui font de nous des humains ne représentent que 2 % de notre génome, alors que près de 50 % de celui-ci sont constitués de restes de gènes viraux, laissant penser que les virus sont des facteurs d'évolution vitaux (certaines séquences virales endogènes sont essentielles pour éviter au foetus d'être rejeté par l'organisme maternel) - on parle de "symbiogenèse" [12/2011]. Notre génome est homologue à 99,5 % à celui de nos cousins néandertaliens, avec lesquels Homo sapiens a cohabité environ 10 000 ans, il y a 40 000 ans [01/2007], ou plus précisément entre -50 000 et -60 000 ans [12/2014]. Le pyroséquençage a permis la comparaison directe des génomes de Graig Venter et James Watson, révélant un nombre inattendu de différences sur plus de 7400 protéines [06/2008]. Le premier séquençage intégral du génome d'une femme vient d'être réalisé à l'université de Leyde (Pays-Bas), constituant aussi le premier séquençage européen [07/2008]. Environ 70 nouvelles mutations apparaissent à chaque génération [06/2010]. On estime entre 2000 et 5000 le nombre de nos gènes directement liés à nos facultés intellectuelles, soit 8 à 20 % de notre génome [01/2013] ! En cartographiant les méthylations qui réduisent les gènes au silence chez les hommes de Denisova et de Néandertal puis en les comparant avec celles de l'homme moderne, les chercheurs ont identifié 2000 régions du génome qui s'expriment différement : un nombre élevé de méthylations spécifiques à Homo sapiens affecte des gènes liés à des troubles neurologiques et psychiatriques [06/2014]. Le génome de l'homme de Néandertal (Homo neanderthalensis), cousin d'Homo sapiens, a été décrypté à 63 % sur l'homme de Vindija, qui vivait il y a 38 000 ans en Croatie. Nous partageons 99,8 % de notre ADN avec lui : nous aurions eu un ancêtre commun il y a 500 000 ans [03/2009]. Le génome du fémur d'Atapuerca (Espagne), âgé de 400 000 ans, a fourni une séquence d'ADN mitochondrial complète de 30 000 bases, qui a pu être séquencée grâce à une technique novatrice permettant d'exploiter les brins isolés au lieu des seuls brins appariés, multipliant le rendement par 5 à 20. L'ADN de l'homme d'Atapuerca s'apparente à celui de l'homme de Denisova ou homme de l'Altaï (Sibérie) [01/2014]. La preuve directe d'une hybridation entre Homo sapiens et Homo neanderthalensis a été découverte dans les Carpates (Roumanie) : l'homme de Pestera cu Oase, découvert en 2002 et daté de -40 000 ans, est en effet un métis, qui présente certaines caractéristiques de l'homme de Néandertal (fortes dents de sagesse et orifice sur la face interne). Cette hypothèse, controversée en 2002, vient d'être confirmée par l'analyse génétique : environ 10 % du génome de cet Homo sapiens ainsi que de gros morceaux de chromosomes ont été hérités d'un ancêtre néandertalien. On pensait jusque-là que les deux espèces s'étaient croisées de manière marginale il y a 150 000 à 80 000 ans au Moyen-Orient, et non de façon tardive il y a 40 000 ans en Europe [07/2015]. L'hybridation entre l'homme de Cro-Magnon et l'homme de Néandertal lorsqu'ils se sont croisés il y a 40 000 ans a été confirmée par une étude génétique : alors que les Africains en sont totalement dépourvus, les eurasiens possèdent 1 à 4 % de gènes néandertaliens. Cela peut sembler peut à l'échelle d'un individu, mais au total 20 à 30 % des gènes de l'homme de Néandertal subsistent encore au sein de l'espèce humaine ! Parmi les apports génétiques probables, on dénombre une kératine adaptée au froid et produisant une peau et des cheveux plus résistants, mais également plus exposée aux lésions précancéreuses ; un système lymphatique renforcé et moins sensible aux allergies ; un estomac plus résistant à la famine, mais plus enclin à l'obésité : autant de traits qui auraient pu être bénéfiques à nos ancêtres arrivés d'Afrique et peu préparés à l'époque glaciaire. Etrangement, son chromosome Y n'a pas été retrouvé chez l'homme moderne : les femmes sapiens auraient pu avoir du mal à mener à terme les grossesses de garçons de père néandertalien [09/2016]. C'est une mutation du gène EPAS1 qui permet aux Tibétains de résister à la raréfaction de l'oxygène en altutude : en réduisant le taux d'hemoglobine dans leur sang, il empêche celui-ci de s'épaissir, auquel cas il ne peut plus irriguer correctement les organes en oxygène. Une analyse génétique montre que cette mutation est identique à celle repérée chez l'homme de Denisova (un homme préhistorique retrouvé en Sibérie), qui a probablement légué cette caractéristique à Homo sapiens lors d'une hybridation [12/2017]. Le génome de la levure de bière (Saccharomyces cerevisae) a été séquencé en 1996, il s'agissait du premier génome complet d'une bactérie. Le génome du chimpanzé a été publié en septembre 2005 ; il est homologue à celui de l'homme à 98,8 % ; la divergence aurait eu lieu il y a 5 à 7 millions d'années. 50 gènes humains sont absents chez le chimpanzé, dont 3 concernent les processus inflammatoires. A l'inverse, nous en avons perdu que nos cousins possèdent toujours, comme celui codant pour une enzyme qui protégerait contre la maladie d'Alzheimer. 6 régions du génome humain ont subi des mutations par rapport à celui du singe depuis les derniers 250 000 ans. La plus intéressante contient le gène FOXP2, déjà suspecté de jouer un rôle dans l'acquisition du langage. La plus étonnante est une zone du chromosme 4 ne contenant aucun gène mais des éléments de régulation impliqués dans l'obésité [10/2005]. Il existe 5000 gènes inconnus exprimés uniquement par les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) et qui gouvernent le développement humain [04/2007]. 93 % des gènes du génome du macaque rhésus sont communs avec ceux de l'homme [05/2007]. Le génome d'un ours des cavernes (Ursus deningeri) vieux de 300 000 ans a pu être séquencé à partir de son ADN mitochondrial, battant ainsi le record de conservation d'un ADN non maintenu au froid (qui était déjà détenu par un ours norvégien vieux de 120 000 ans), cela grâce à une méthode améliorée d'extraction du matériel génétique qui permet de recueillir et d'analyser les fragments inférieurs à 40 000 paires de bases, jusque-là laissés pour compte. Les plus anciens ADN conservés dans un environnement gelé et séquencés datent quant à eux de 800 000 ans [09/2013]. Le génome du panda géant (Ailuropoda melanoleuca) a été séquencé par la Chine en 2009 : il comporte 21 000 gènes répartis dans 21 paires de chromosomes. Chose curieuse, il n'existe aucun gène qui coderait pour des enzymes capables de digérer la cellulose (principal composant des végétaux, dont le bambou), ce qui laisse penser que c'est sa flore intestinale qui s'en charge. Par ailleurs, un gène impliqué dans la fabrication des récepteurs d'un goût fondamental, l'umami, est inactif chez le panda : il donne notamment son goût à la viande, ce qui expliquerait pourquoi le panda préfère le bambou [12/2009]. Le séquençage du génome de la poule (Gallus gallus domesticus) a été effectué en 2004, il comporte 20 000 à 25 000 gènes répartis sur 39 chromosomes : 5 macro chromosomes, 33 micro chromosomes et un chromosome sexuel (Z ou W). Le coq (ZZ) a 2 chromosomes Z alors que la poule (ZW) a un chromosome Z et un chromosome W vide (c'est le chromosome Z qui porte les gènes liés au sexe). Le séquençage du génome du chien (Canis lupus familiaris) a été effectué en 2005 (après un premier séquençage moins complet d'un caniche en 2003). Il comporte 2,4 milliards de paires de bases et 19 300 gènes, la plupart homologues des gènes humaines [08/12/2005]. L'analyse comparative du génome du chien avec celui de 72 anciens génomes de loups montre que les chiens sont plus étroitement liés aux anciennes espèces de loups d'Asie qu'à celles d'Europe. Leur domestication aurait débuté il y a environ 28 000 ans [09/2022]. Le séquençage du génome du chat domestique vient de se terminer, il comporte 20000 gènes [12/2007]. Le génome de la souris comporte entre 30000 et 35000 gènes, dont 88 % sont communs avec ceux de l'homme - chiffre revu à 24000 gènes, dont 20 % (6000) s'expriment dans le cerveau [03/2008]. Le génome du marsupiual Monodelphis domestica (un opposum) comporte entre 18000 et 20000 gènes, dont 15000 sont communs à tous les mammifères, dont il a divergé il y a 180 millions d'années. Les différences résident surtout dans l'ADN non codant (naguère dit "ADN poubelle"...), dont on sait aujourd'hui que la fonction touche à la régulation des gènes [05/2007]. Le séquençage du génome du mammouth laineux (mammuthus primigenus) a été effectué à 80 %, à partir de poils d'une dépouille qui reposait depuis 20000 ans dans le permafrost sibérien [01/2009]. 75 % des gènes du poulet sont communs avec ceux de l'homme. Le premier séquençage du génome d'un amphibien, la grenouille Xenopus tropicalis, vient de s'achever : diploïde, il compte 1,7 milliards de paires de bases réparties sur 10 chromosomes et plus de 20 000 gènes, dont 1700 montrent des similitudes avec des gènes humains liés à des maladies [06/2010]. Deux tiers des 13000 gènes de la drosophile sont communs avec ceux de l'homme. Le génome de l'abeille Apis mellifera a été intégralement décrypté en octobre 2006 : il comporte 10500 gènes et totalise 236 millions de paires de bases. Le génome de l'abeille a évolué plus lentement que celui de la mouche drosophile et du moustique anophèle (les deux autres insectes précédemment séquencés), et comporte davantage de gènes impliqués dans l'odorat. 700 gènes communs aux abeilles, nématodes et mammifères sont absents chez la mouche et le moustique. Le taux de recombinaison entre chromosomes, c'est-à-dire de transfert d'information génétique, est identique à celui de l'homme, valeur étonnamment élevée pour un génome 15 fois plus petit. Plus encore, tous les chromosomes se recombinent en même temps et de manière homogène sur toute leur longueur, chose jamais observée chez une autre espèce [08/2007] ! Selon la phylogénétique, l'abeille serait originaire d'Afrique et s'est répandue en Europe et en Asie lors de deux migrations séparées [12/2006]. Le génome de la glossine, dite aussi "mouche tsé-tsé" (vecteur du trypanosome, le parasite responsable de la maladie du sommeil, qui a touché plus de 7000 personnes en 2012) a été séquencé : il comporte 12 308 gènes, répartis sur 366 millions de paires de bases [06/2014]. Le génome du monarque est le premier génome de papillon à être séquencé : il comporte 16866 gènes, dont plusieurs familles semblent impliquées dans la migration, notamment pour son horloge interne, son orientation en vol et l'utilisation de la course du Soleil comme boussole [01/2012]. Le génome de l'écrevisse marbrée (Procambarus virginalis) vient d'être séquencé : il compte 3,5 gigabases réparties sur 576 chromosomes. Mais surtout, ce génome est unique, car tous les individus sont des clones ! Cette espèce est née d'un stress dans un aquarium allemand, qui a entraîné une macromutation dans un gamète, qui a dupliqué son matériel génétique avanr la fécondation, produisant une espèce triploïde viable, qui se reproduit exclusivement par parthénogenèse, et génère plusieurs centaines de clones toutes les 6 semaines, contribuant à sa dispersion dans le monde entier. Ses capacités d'adaptation relèvent probablement de l'épigénétique [09/2018]. Le génome de la puce d'eau Daphnia pulex compte 31 000, ce qui en fait l'animal possédant le plus de gènes ; qui plus est, un tiers de ce patrimoine est inconnu chez tout autre organisme [03/2011]. Le génome de l'huître creuse (Crassostrea gigas) vient d'être séquencé par l'Académie des sciences chinoise : il comporte 80 gènes dont chacun joue un rôle précis dans l'adaptation du mollusque au milieu : stress des marées, différences de salinité ou de température, etc. [12/2012] Le génome du ver plat nématode (Caenorhabditis elegans) a été séquencé en 1998, il comporte 18000 gènes et 97 millions de paires de bases [08/2007]. Le séquençage du génome du ver Meloidogyne incognita vient de faire apparaître deux génomes au lieu d'un seul ! Ce nématode est un véritable fléau, celui qui attaque le plus les plantes cultivées et provoque des galles sur les racines. Ce parasite étant parthénogénétique, la présence de deux génomes pourrait compenser l'absence des gènes qu'aurait apporté un mâle, cette source de diversité génétique lui permettant de s'adapter plus facilement aux changements de son environnement : le taux de divergence entre deux individus est de 8 %, soit autant que ce qui sépare un homme d'une souris ! Le parasite dispose de plus d'un arsenal enzymatique qui n'existe chez aucun autre animal, puisqu'il semble l'avoir emprunté à des bactéries ; ces enzymes lui permettent de dégrader la paroi des plantes qu'il attaque [09/2008]. Le génome de l'éponge Amphimedon queenslandica comprend 18000 gènes, montrant que cet animal est bien plus complexe qu'imaginé : certains gènes codent pour l'adhésion des cellules entre elles ou pour leur organisation spatiale, d'autres ressemblent même aux gènes impliqués dans la formation des muscles et des neurones chez les animaux plus évolués. Ce vénérable animal pluricellulaire posséderait donc des cellules déjà évoluées. Des gènes impliqués dans l'apoptose et la régulation de la multiplication cellulaire ont également été identifiés, suggérant que le cancer serait aussi vieux que la vie multicellulaire [08/2010]. Le génome du champignon de couche dit "champignon de Paris" (Agaricus bisporus) comprend environ 6000 gènes répartis sur 16 chromosomes, pour une taille totale du génome estimée à 34,2 millions de paires de bases [10/2012]. Le génome du café (décodé par le Brésil en 2004) comprend 35000 gènes répartis sur 11 chromosomes et 200 000 séquences ADN. Le génome du riz (Oryza sativa) consiste en 389 millions de bases d'ADN contenant 37 544 gènes positionnés sur 12 chromosomes [08/2005] (430 millions de nucléotides pour 50 000 gène [09/2014]). Le génome du peuplier Populus balsamifera comporte 40000 gènes (il s'agit du premier arbre dont le génome ait été séquencé) [11/2004]. Le génome du peuplier Populus trichocarpa comporte 485 millions de paires de bases réparties sur 38 chromosomes, et compte plus de 45500 gènes, soit 4 fois plus qu'Arabidopsis thaliana (avec laquelle il partage 13019 gènes orthologues) et dont les lignées se sont séparées il y a 100 à 120 millions d'années [10/2006]. Le génome du pin est 50 fois plus important que celui du peuplier. Le génome de la vigne (Vitis vinifera) a été séquencé en 2007 : 30 000 gènes ont été identifiés sur un ensemble de 19 chromosomes, représentant environ 480 millions de paires de bases [09/2009]. Le génome de la pomme de terre (Solanum tuberosum) compte 39000 gènes répartis sur un génome de 844 millions de paires de base. Ce génome est tétraploïde (chaque gène est répliqué 4 fois) [01/2011]. Le génome de la tomate vient d'être séquencé : 30 000 gènes, qui diffèrent de seulement 0,6 % avec la tomate sauvage (originaire des forêts péruviennes), et de 8 % avec la pomme de terre, proche cousine (tout comme l'aubergine et le poivron) [07/2012]. Le génome du blé tendre a 5 fois la taille du génome humain, 40 fois celle de celui du riz, ce qui a jusqu'à présent découragé son séquençage, d'autant que 80 % du code est composé de séquences répétées. Le blé tendre compte 3 génomes et comporte 6 paires de chromosomes [09/2008]. Le génome de l'orge (Hordeum vulgare) a été séquencé : il comporte 26 000 gènes répartis sur 7 chromosomes et 5,3 milliards de paires de bases [12/2012]. Le génome du maïs a été décrypté après 15 années de recherche : il comporte 2,5 milliards de bases, dont 85 % de transposons. Ces éléments transposables répétés à des milliers d'exemplaires pourraient expliquer la "vigueur hybride" ou "hétérosis" du maïs, qui fait que le rendement des hybdrides est meilleur que celui de leurs parents : ils permettraient un remaniement permanent des séquences et donc une modulation fine de l'expression des gènes [01/2010]. Un consortium franco-italien vient de décrypter le génome de la truffe noire (Tuber melanosporum) : il compte 7500 gènes dont 6000 similaires aux gènes d'autres champignons. Il comprend 125 millions de paires de bases, soit le plus grand génome connu chez les champignons - cette taille remarquable est due à la présence de 58 % de séquences répétées [05/2010]. L'analyse du génome de la truffe noire a révélé qu'elle avait un sexe [01/2013]. Le génome du cannabis (cannabis sativa) est en cours de séquençage, on sait déjà qu'il compte environ 400 millions de paires de bases [10/2011]. Le génome du bananier (Musa acuminata) vient d'être séquencé : il comporte 36 000 gènes répartis sur 11 chromosomes, et totalise 550 millions de paires de bases. A l'origine plante sexuée originaire d'Asie du Sud-Est, plusieurs phases d'hybridation naturelle ont produit des individus stériles, que les hommes ont sélectionnés pour leur absence de graines. Depuis, la plante ne s'est reproduite que par clonage, au point que la moitié des bananiers dans le monde proviennent de la même graine originelle [09/2012] ! Le génome du pommier (malus pumila) totalise 740 millions de paires de base et comporte plus 50 000 gènes [01/2016]. Lé génome de zostère marine (Zostera marina) ou herbe de mer, une posidonie, a été séquencé : il compte 20450 gènes totalisant 202,3 millions de paires de bases. Cette plante terrestre retournée à la mer il y a 100 millions d'années compte 87 % de gènes communs avec les plantes terrestres à feuilles et fleurs. De nombreux gènes nécessaires à la vie aérienne ont été perdus (comme ceux codant pour les stomates, l'éthylène ou les terpines), d'autres ont muté pour s'adapter au milieu marin : la plante produit ainsi des métallothionéines qui lui permettent de résister aux ions métalliques toxiques présent dans l'eau [03/2016]. Le plan "France médecine génomique 2025", adopté en 2016, vise à créer une douzaine de plates-formes de séquençage à très haut débit destinées à identifier les mutations génétiques des patients traités pour un cancer ou une maladie rare d'origine génétique (soit 6000 pathologies différentes). L'objectif est de développer une stratégie de soins personnalisés selon les données génétiques de chaque patient, afin de rendre les traitements plus efficaces (notamment les thérapies ciblées sur une mutation spécifique). Deux plates-formes sont déjà opérationnelles en Rhône-Alpes-Auvergne et en Île-de-France [05/2018]. Le diversité génétique des chromosomes Y humains s'est brutalement effondrée il y a 7000, et cela durant 2000 ans ! On estime qu'à cette période, seulement un homme pour 17 femmes est parvenu à transmettre son patrimoine génétique ! La raison en serait la structuration en clans dont chaque homme partage un ancêtre commun, avec un apport génétique uniquement dû aux femmes. Les guerres claniques auraient ainsi vu disparaître des lignées entières, avant que n'apparaissent le féodalisme et les États [07/2018]. L'homme de Denisova (Homo denisovensis), dont on a retrouvé les premiers restes fossiles datés d'environ 41 000 ans dans la grotte de Denisova, dans les montagnes de l'Altaï en Sibérie (Russie), constitue la troisième branche du genre Homo, avec sapiens et neanderthalensis, comme l'ont montré en 2010 des analyses génétiques réalisés sur une phalange. Il a largement essaimé sur le continent asiatique pendant la période de -200 000 à -51 000 ans où l'on en retrouve des fossiles. Ainsi, le génome des Papous de Nouvelle-Guinée contient 5 % de traces de Denisova, prouvant qu'il y a eu hybridation entre Homo sapiens et Homo neanderthalensis. Par ailleurs, l'analyse d'une esquille d'os de femme retrouvée dans la grotte de Denisova montre qu'elle avait un père dénisovien et une mère néandertalienne et était donc une hybride de première génération entre ces deux espèces [04/2019]. L'homme de Luzon (Homo luzonensis) pourrait constituer la quatrième branche de l'espèce humaine. Découvert par une équipe internationale (dirigée par le Français Florent Détroitv du Musée de l'Homme à Paris) sur l'île de Luzon au nord des Philippines, il vivait il y a 50 000 à 67 000 ans. Des fouilles dans la grotte de Callao effectuées entre 2007 et 2015 n'ont permis d'extraire du sol que 6 dents, un morceau de fémur, 2 phalanges de la main et 3 os du pied, assez pour noter des caractéristiques combinées qui en font une espèce à part. Ainsi ses prémolaires possèdent 3 racines, mais sa denture et ses os de pied ressemblent à ceux des australopithèques, pourtant âgés de 4 millions d'années ! Peut-être ces caractéristiques primitives sont- elles réapparues spontanément [09/2019]. La paléo-protéomique a été développée à l'institut Max Planck de Leipzig (Allemagne) pour analyser des restes anciens non à partir d'ADN, trop fragile, mais à partir de restes de protéines extraits de dents fossiles, bien mieux conservées (700 000 ans pour l'ADN, 3,5 millions d'années pour les protéines). La séquence d'acides aminés constituant ces restes de protéines peut ensuite être comparée avec celles d'autres espèces. Ainsi, une mâchoire découverte au Tibet est en fait celle d'un dénisovien, alors que l'on croyait l'homme de Denisova cantonné à la Sibérie il y a 167 000 ans [09/2019] ! Le génome du fraisier cultivé (Fragaria ×ananassa) vient d'être séquencé, il comporte 109000 gènes et 813,4 millions de paires de bases. Chaque cellule de fraise cultivée comporte 4 exemplaires (allo-octoploïdie) de celui du fraisier des bois (Fragaria vesca), ce qui explique la taille des fruits. Cet enrichissement s'est produit de façon naturelle au cours du temps, comme cela a été le cas pour le coton, lin, avoine, café, pomme de terre. F. Nipponica et F. iinumae (toutes deux originaires du Japon) auraient d'abord fusionné en Asie du sud, puis avec F. viridis en Asie centrale et en Europe, et enfin avec F. vesca en Amérique du nord. En 1714, la variété F. chiloensis, cultivée depuis des siècles par les amérindiens, est importée en Europe par le français Amédée-François Frézier. Elle sera croisée en 1761 par le botanise français Antoine Nicolas Duchesne avec l'autre espèce américaine F. vesca pour donner l'actuelle variété cultivée Fragaria ×ananassa [04/2019]. Les Papous de Nouvelle-Guinée possèdent un patrimoine génétique unique au monde, puisqu'il comprend entre 2 et 3 % d'ADN de Néandertal, entre 5 et 6 % de celui de Denisova et un faible pourcentage de celui d'une espèce humaine archaïque non identifiée. Ils possèdent aussi certaines des plus anciennes (plus de 50 000 ans) traces d'ADN moderne présentes à l'extérieur de l'Afrique, Homo sapiens ayant débuté sa sortie de ce continent il y a environ 60 000 ans [02/2020]. Alors que l'on pensait les Africains totalement dépourvus de gènes de l'homme de Néandertal (qui n'a jamais vécu en Afrique), des chercheurs américains ont montré qu'environ 0,3 % du génome africain moderne en provient pourtant, par le biais des métissages avec des Homo sapiens hydridés en Eurasie puis retournés en Afrique au cours des 20 000 dernières années. Les gènes concernés (17 Mb) sont liés au système immunitaire ainsi qu'à la protection contre les ultraviolets [03/2020]. L'homme de Kibish, découvert en 1967 par l'équipe du paléoanthropologue kenyan Richard Leaky près de la vallée de l'Omo, et aussi appelé "Omo-1", initialement daté de 130 000 ans, puis de 195 000 ans en 2005, serait finalement ancien de 230 000 ans, car postérieur à une éruption volcanique locale datée à 100 ans près grâce à la récente méthode argon-argon. Cela en fait le plus ancien fossile connu d'Homo sapiens et concorde avec les analyses génomiques qui situent son apparition autour de 300 000 ans [03/2022]. L'homme d'Irhoud, découvert sur le site préhistorique de Djebel Irhoud, et dont les restes de 5 individus ont été retrouvés dans les années 1960, a été daté en 2017 à -315 000 ans, soit le plus ancien Homo sapiens, mais il serait en fait un Homo sapiens archaïque, conrairement à l'homme de Kibish [03/2022].
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