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Terme désignant l'ensemble des bactéries présentes dans le système digestif, soit environ 40 000 milliards de bactéries (pour environ 50 milliards de cellules humaines), représentant au moins 1000 espèces et 700 souches. On estime aujourd'hui ce nombre à 3,9x10^13 bactéries hébergées, réduisant le rapport cellules humaines / bactéries à 1,3 au lieu de 10 [02/2016]. Les 5 principaux microbiotes humains sont, par ordre de grandeur, les microbiotes digestif, vaginal, cutané, respiratoire et mammaire [09/2016]. Dès les premières heures suivant la naissance, plus de 200 espèces de bactéries s'installent (bactéries commensales ou symbiotiques pour la plupart, apportées notamment par le lait maternel). Deux ans sont nécessaires avant que la flore intestinale d'un nouveau-né soit entièrement constituée ; chez un adulte elle se reconstitue en moins d'un mois après la prise d'un antibiotique. Chez le nouveau-né, la flore intestinale est totalement constituée au bout de 12 mois, pendant lesquels les espèces bactériennes vont se supplanter les unes après les autres avant d'aboutir à une distribution quasi standard [08/2007]. Elles logent essentiellement dans le système digestif, sous l'épiderme, dans les muqueuses, le nez et la bouche, les yeux. Une nouvelle étude montre que le lait maternel contient plus de 700 espèces de bactéries, les genres les plus communs étant Weissella, Leuconostoc, Staphylococcus, Streptococcus et Lactococcus ; cette richesse est appauvrie par l'obésité ou par l'accouchement par césarienne [01/2013]. L'immense majorité de ces bactéries vivent en bon voisinage avec leurs voisines et les tissus qu'elles habitent ; pour poser problème et devenir pathogènes elles doivent sortir de leur niche écologique. Si les bactéries commensales habitant notre système digestif ne font que prélever leur part sur la nourriture y transitant, les bactéries symbiotiques (aussi dénommées "probiotiques") sont indispensable au bon fonctionnement de notre métabolisme : elles dégradent par exemple la cellulose, ou synthétisent des substances essentielles comme la vitamine K. La présence des bactéries dans notre organisme est indispensable à notre survie dans le milieu naturel : les animaux axéniques (nés sans germes et élevés en isolateur) ne peuvent survivre qu'à l'intérieur d'une bulle stérile... 4/5ème des espèces ne se laissent pas cultiver en laboratoire, rendant leur étude impossible, d'où la mise en oeuvre de leur séquençage dans le programme international des "habitants de l'humain" lancé fin 2006 [11/2006]. On estime à 400 le nombre d'espèces de bactéries nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme [01/2008]. Une étude récente estime que près d'un millier de souches différentes occuperaient la surface de notre épiderme, chaque zone du corps correspondant à une population spécifique variable selon les individus [07/2009]. La flore intestinale des Japonais intègre un gène codant pour une enzyme qui leur permet de digérer les algues rouges entourant les sushis et autres makis : le contact étroit, via l'alimentation, avec une bactérie marine aurait permis un transfert de gène [05/2010]. Un consortium de chercheurs qui avaient déjà analysé notre métagénome vient de découvrir que notre flore intestinale se divise en 3 entérotypes : Bacteroides, Prevotella et Ruminococcus, selon le groupe qui prédomine [06/2011]. Ruminococcus est le groupe le plus fréquent, présent chez 50 % de la population européenne, apprécie l'alcoll et les huiles végétales ; Bacteroides (30 % des Européens) se retrouve chez les mangeurs de viandes et de graisses animales et est associé à l'obésité ; Prevotella (20 % des Européens) se retrouve chez les gros consommateurs de fruits et légumes. Sur l'ensemble des gènes bactériens présents chez un individu, la moitié sera différente chez une autre personne [06/2012]. Ce métagénome représente 3,3 millions de gènes de bactéries [10/2012]. Les bactéries de la flore intestinale agiraient sur le système nerveux central et réguleraient les taux de sérotonine. Des essais sur des souris ne possèdant pas de flore intestinale pendant les premières phases du développement montre en effet des répercussions nettes sur les taux de sérotonine, et donc sur le comportement : ces rongeurs manifestent davantage d'anxiété, surtout les mâles [06/2012]. Les bactéries du microbiote (flore intestinale), au nombre de 100 000 milliards, dialoguent avec et nourrissent les cellules épithéliales qui tapissent l'intestin, et défendent l'organisme en activant le système immunitaire. Chez des souris soumises à un stress, les bactéries du tube digestif perdent en diversité tandis que celles potentiellement dangereuses comme le genre Clostridium se multiplient. De même, un souriceau séparé trop tôt de sa mère voit son microbiote s'appauvrir en lactobacilles. Les souris dépourvues de microbiote adoptent un comportement plus dangereux que celles qui en sont pourvues. Si l'on prend deux lignées de souris, l'une plutôt active et téméraire et l'autre plus calme, et que l'on inocule à chaque lignée le microbiote de l'autre, les comportements s'inversent ! Depuis les années 1980, les patients souffrant de diarrhées chroniques dues au Clostridium difficile peuvent bénéficier d'une greffe fécale d'un donneur sain, avec un taux de réussite de 92 % [06/2012] ! Des bactéries Escherichia coli placées dans du lait maternel (riche en SigA) adoptent un comportement altruiste en s'agglomérant pour constituer un biofilm, qui forme une barrière contre les pathogènes, les infections ou certains antibiotiques, alors qu'un environnement nutritif enrichi en SigA seul nécessite des concentrations 1000 de SigA fois plus élevées pour aboutir au même résultat. Le lait maternel favorise donc le bon développement de la flore intestinale qui colonise les intestins du nourisson [08/2012]. Une étude anglaise montre que les enfants ayant consommé des antibiotiques au cours des 5 premiers mois de leur vie ont 22 % de chances supplémentaires d'être en surpoids à l'âge de 3 ans, voire d'être obèses. Les antibiotiques pris à cette période tueraient des bactéries intestinales chargées d'une meilleure assimilation de la nourriture (on ne dénote plus cet effet pour les antibiotiques pris après le cinquième mois). Les antibiotiques sont largement utilisés dans les élevages pour augmenter le poids final des animaux [08/2012]. Une étude chinoise montre que les personnes souffrant de diabète de type 2 possèdent une flore intestinale spécifique (60 000 marqueurs biologiques ont été identifiés), déséquilibrée au niveau de la représentation des espèces de bactéries ; on ignore si cela est une cause ou une conséquence [10/2012]. Une étude américaine s'est intéressée au rôle de la flore intestinale dans la chirurgie par bypass gastrique, qui consiste à réduire la taille de l'estomac pour limiter la quantité de nourriture ingérable. Cherchant à comprendre pourquoi cette restriction calorique n'entraîne pas une réduction des dépenses énergétiques de base de l'organisme (comme cela s'observe lors des régimes, et qui est à l'origine même de leur échec après arrêt), ils sont transplanté le microbiote de souris ayant subi l'opération chez des souris dépourvues de flore intestinale, qui ont alors perdu 5 % de leur poids en 2 semaines ! Le bypasse gastrique modifie donc aussi le microbiote, qui pourrait contribuer à 20 % de la perte de poids observée chez les patients opérés [03/2013]. L'appendice iléo-caecal est un organe présent chez 50 mammifères, chez lesquels il est apparu de manière totamement indépendante pour au moins 32 d'entre eux. Il servirait de réservoir aux bactéries commensales qui facilitent notre digestion, d'où elles pourraient recoloniser l'intestin lorsque le microbiote a été décimé [04/2013]. Les personnes qui ont eu une appendicite ne font pas de rectocolite (une maladie inflammatoire chronique de l'intestin) car cette inflammation ponctuelle va entraîner l'immunité du système digestif. A l'inverse, celles à qui l'appendice a été retiré sont plus exposées aux infections intestinales par le Clostridium difficile, ainsi qu'à la maladie de Crohn et aux rectocolites hémorragiques [11/2021]. L'appendice iléo-caecal pourrait être impliqué dans la survenue de la maladie de Parkinson : des modifications épigénétiques perturberaient la dégradation des macromolécules, dont les alpha-synucléines qui s'y agrègent, et finissent parfois par migrer dans le cerveau [11/2021]. Une étude américaine montre que des femmes ayant consommé pendant un mois des yaourts additionnés de probiotiques voient leur activité cérébrale modifiée, avec notamment une diminution de l'activité des cortex sensoriels et insulaire, lequel est impliqué dans les comportements agressifs et les émotions [06/2013]. Des chercheurs suisses suggèrent que la prise de poids qui suit généralement l'arrêt du tabagisme serait le fait de notre flore intestinale ! Les 2 ou 3 kg pris à cette période, sans modification des habitudes alimentaires, résulteraient d'un changement profond de la microbiote, avec davantage de Firmicutes et d'Actinobacteria et moins de Bacteroidetes et de Proteobacteria. Cette nouvelle écologie digérerait les aliments avec plus d'efficacité, en produisant au passage davantage de graisses [09/2013]. Les 7 kg qui surviennent en moyenne après l'arrêt du tabac sont en partie imputable à la modification de la flore intestinale, que se met alors à ressembler à celle des obèses : riche en Proteobacteria et Bacteroidetes, et pauvre en Firmicutes et Actinobacteria [10/2013]. La recrudescence des allergies alimentaires chez les nourrissons pourrait s'expliquer par l'augmentation du nombre de césariennes : les enfants nés par cette voie on en effet un intestin stérile, contrairement à ceux nés par voie vaginale, dont le tube digestif est ensemencé par les bactéries présentes dans le vagin, riche en espèces protectices [05/2014]. La flore intestinale est un organe métaboliquement aussi actif que le foie : ses 3 millions de gènes interagissent avec notre propre génome [05/2014]. On pensait que le placenta était un tissu stérile : l'analyse génétique de 300 placentas sains montre qu'il possède lui aussi son microbiote ! Sa flore bactérienne est plus réduite en nombre de bactéries mais plus variée en nombre d'espèces que la flore intestinale, se rapprochant davantage de la flore buccale. Elle est par ailleurs très stable d'une femme à l'autre et sans rapport avec le type d'accouchement, la corpulence, l'ethnie ou le tabagisme, mais diffère dans le cas d'accouchements prématurés, d'où un lien possible. On suppose que ce microbiote placentaire pourrait contribuer à la mise en place du système immunitaire du foetus, dont le sang comporte des lymphocytes T mémoires très différenciés qui pourraient résulter d'une interaction avec la flore bactérienne placentaire [07/2014]. Le point commun des bactéries intestinales bénéfiques à notre santé est qu'elles sont toutes capables de digérer dans le côlon certains sucres complexes composant les fibres végétales. Elles produisent alors des acides gras à chaînes courtes, tels que le butyrate, l'acétate ou le propionate. Or le butyrate est la source d'énergie privilégiée des cellules épithéliales du côlon, qui forment normalement une paroi étanche aux bactéries. De plus, ces acides gras, qui diffusent facilement, sont aussi connus pour leur puissant effet anti-inflammatoire sur le système immunitaire. Plus étonnant encore, ces bactéries vont stimuler, par l'intermédiaire des nerfs vagues et spinaux innervant les intestins, la production de glucose, ce qui réduit la sensation de faim et le besoin d'accumuler de l'énergie par l'organisme, d'où une perte de poids constatée. Une alimentation riche en fibres végétales, produit ainsi un changement rapide et profond du microbiote en faveur de bactéries capables de réguler l'appétit [01/2015]. Soumises à un stress, des souris axéniques (dépourvues de flore intestinale) sécrètent 3 fois plus d'hormones du stress (corticostérones) que les souris normales. Le microbiote régulerait donc le fonctionnement de l'axe de réponse au stress [03/2015]. Contrairement au paradigme longtemps en vigeur, l'urine de personnes en bonne santé, principalement les femmes, contient des bactéries ! Clairement différentes des bactéries à l'origine d'infections urinaires, les bactéries présentes dans la vessie forment un véritable microbiote urinaire, qui jouerait même un rôle protecteur contre ces bactéries pathogènes, en inhibant leur croissance et leur adhésion [06/2015]. Une étude candienne sur des nourissons âgés de 3 moins montre que ceux risquant de développer de l'asthme possèdent dans leurs selles une moindre quantité de 4 bactéries (Faecalibacterium, Lachnospira, Veillonella et Rothia), lesquelles semblent donc jouer un rôle positif et important. Cette hypothèse est confortée par des souriceaux qui présentent moins de signes d'inflammation pulmonaires lorsque des greffes fécales sont enrichies avec ces 4 bactéries [11/2015]. L'effet protecteur pour le coeur du "régime méditerranéen" serait dû au DMB, une molécule abondante dans l'huile d'olive : le DMB bloque une enzyme bactérienne responsable de la formation de la TMAO, une molécule du sang liée au risque d'infarctus du myocarde. Cette étude américaine démontre ainsi que les bactéries du microbiote intestinal jouent un rôle direct dans les maladies cardio-vasculaires liées à une alimentation riche en graisse [02/2016]. Une étude américaine montre que la consommation de tabac modifie la composition du microbiote oral, la flore buccale : elle réduit la présence des Proteobacteria et augmente celle des Actinobacteria, laissant penser que ces altérations pourraient être en relation avec certains cancers [05/2016]. Le microbiote digestif représente de 10 000 à 100 000 bactéries/gramme dans l'estomac, 100 000 à 100 millions dans le duodénum, 10 à 100 milliards dans le côlon. Le système nerveux entérique est composé de 200 millions de neurones. Dans l'intestin, le dialogue entre les bactéries et le cerveau peut emprunter 4 voies différentes : - Voie sanguine : les métabolites bactériens passent et circulent dans le sang. - Voie immunitaire : les métabolites bactériens activent les cellules immunitaires qui produisent des cytokines agissant sur le cerveau par la voie sanguine ou nerveuse, en créant une réponse immunitaire ou une inflammation. - Voie endocrinienne : les métabolites bactériens activent les cellules endocrines de l'épithélium intestinal qui produisent des neuropeptides, hormones modifiant l'activité des neurones dans le cerveau. - Voie nerveuse : les métabolites bactériens stimulent les neurones de l'intestin, qui activent le nerf vague reliant l'intestin au cerveau. [09/2016]. En 2004, le chercheur japonais Nobuyuki Sudo a montré que les souris axéniques (dépourvues de flore intestinale) sont plus stressées que les autres et suractivent l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, dit "axe du stress". On découvre alors que l'absence de microbiote modifie aussi l'expression des gènes cérébraux impliqués dans la croissance des neurones et la formation des synapses, et qu'elle est liée à une moindre étanchéité de la barrière hémato- encéphalique. De plus, les souris axéniques présentent un défaut de mémorisation et de comportement social. Etrangement, ces défauts cessent lorsqu'un microbiote est implanté chez ces rongeurs axéniques ! Toutefois, l'axe du stress reste suractivé, sauf si l'implantation du microbiote a lieu au plus tard à l'adolescence. De là à imaginer qu'un enfant à la colonisation bactérienne perturbée par une naissance prématurée ou la prise d'antibiotiques pourrait développer les mêmes troubles, il n'y a qu'un pas... Mais à l'inverse, on peut aussi montrer que des souris BALB/c, sélectionnées pour leur comportement anxieux, et consommant pendant 28 jours une souche de la bactérie lactique Lactobacillus rhamnosus, voit son anxiété baisser ! Cette bactérie, qui agit sur l'humeur par le biais du nerf vague, pourrait être utilisée comme antidépresseur et anxiolytique et devenir un "psychobiotique" aux côtés des désormais classiques probiotiques... [09/2016]. Une étude de la faculté de médecine de Yale (Californie, USA) montre qu'en nourrissant abondamment des rats avec des aliments riches en graisses, leur microbiote intestinal produit de l'acétate, un acide gras à courte chaîne qui stimule la sécrétion d'insuline (qui régule la glycémie) et de ghréline (qui active l'appétit) ; cet acétate bactérien active le cerveau par le nerf vague. Ce mécanisme peut donc conduire à un diabète de type 2, qui dans 85 % des cas est lié à une modification du microbiote intestinal ! Et si le microbiote intestinal d'un rat engraissé est implanté chez un rat sain, celui-ci va développer les mêmes réactions ! [09/2016] L'équipe de John Cryan, à l'université de Cork (Irlande), a découvert chez la souris que le microbiote intestinal est nécessaire pour réguler les gènes de la myélinisation du cortex préfrontal, siège des fonctions cognitives supérieures. Un microbiote inadéquat pourrait ainsi freiner ce processus, laissant espérer une nouvelle voie pour le traitement de la sclérose en plaques [09/2016]. Des études sur la souris montrent que le butyrate, principale source d'énergie des cellules de l'épithélium intestinal, exerce un effet antitumoral en inhibant la prolifération cellulaire et grâce à son effet anti-inflammatoire. Mais chez des souris prédisposées au cancer du côlon, le butyrate peut avoir l'effet inverse et stimuler la prolifération cellulaire ! Or une étude allemande a montré chez ces mêmes souris qu'une consommation abondante d'acides gras saturés provoque un déséquilibre dans la composition du microbiote (dysbiose) favorisant la survenue d'un cancer. Dans ce cas, la formation d'une tumeur s'accompagne d'une diminution notable du taux de butyrate dans les fèces - alors que l'administration de buturate réduit significativement le risque de voir ce cancer apparaître, et modifie la composition du microbiote de l'intestin grêle. Autant d'indices prouvant que la dysbiose est un des moteurs du processus cancéreux [09/2016]. La consommation d'aliments riches en graisses animales font croître la proportion de bactéries Bacteroides et Firmicutes, lesquelles produisent des métabolites favorisant l'inflammation locale. De même, les édulcorants des aliments industriels accroissent le taux de bactéries Bacteroides et Clostidiales, dont les métabolites augmentent la résistance à l'insuline. Le jeûne permet de débarrasser le système nerveux intestinal des métabolites indésirables et au nerf vague de retrouver sa sensibilité à la satiété [09/2016]. L'hème présent dans la viande rouge induit une hyperprolifération cellulaire par le biais des métabolites produites par certaines bactéries du microbiote intestinal destructrices du mucus [09/2016]. Les souris de laboratoire sont bien plus vulnérables aux maladies que leurs congénères sauvages, en raison de leur flore intestinale appauvrie. Le transfert de microbiote de souris sauvages à des souris de laboratoire a rendu ces dernières beaucoup plus résistantes au virus de la grippe et au cancer du côlon [12/2017]. La stéatose hépatique des oies - plus connue sous le nom de "foie gras" est un processus naturel qui permet à ces oiseaux d'accumuler de la graisse avant d'entreprendre leur migration. On a découvert que c'est leur microbiote qui déclenche et contrôle ce processus [01/2018]. Entre 40 et 70 % des autistes souffrent de troubles gastro-intestinaux, d'où la piste d'un microbiote déréglé laissant s'échapper des protéines dans la circulation sanguine, déclenchant une réaction immuologique et auto-immune. En 50 ans, le taux d'enfants autistes est passé de 1/3000 à 1/70 [04/2018] ! L'estomac humain peut contenir près de 500 types de bactéries différentes, contre moins d'une centaine pour celui du vautour, dont le puissant système digestif détruit la majorité des bactéries ingérées [06/2018]. 90 % des thérapies testées avec succès sur la souris se traduisent par un échec chez l'humain ! La raison tient probablement au microbiote des souris de laboratoire, bien différent de celui des souris sauvages [12/2018]. Des souris dont la nourriture a été additionnée de deux émulsifiants, le polysorbate 80 (E433) et le carbométhylcellulose (E466), ont vu la composition de leur microbiote intestinal altérée au profit de souches sécrétant des molécules inflammatoires. Ces émulsifiants ont rapidement permis aux bactéries de pénétrer la couche qui recouvre l'intestin et de créer une inflammation, laquelle a entraîné une résistance à l'insuline et une augmentation du tissus adipeux [09/2019]. On recense 771 espèces différentes de bactéries buccales, un individu comptant en moyenne 300 espèces différentes, associées à des protozoaires, chmpignons, archées et virus. 1 mg de plaque dentaire contient environ 1 milliard de bactéries. . L'eubiose désigne un microbiote à l'équilibre, où l'ensemble des sufaces disponibles a été colonisé par des bactéries commensales, contrairement à la dysbiose où des bactéries pathogènes ont pu s'implanter et se développer. . Souffrir d'une parodontite augmenterait le risque d'athérosclérose, cause principale de l'infarctus du myocarde : les bactéries pathogènes peuvent en effet rejoindre la circulation sanguine par cette blessure et s'implanter en divers endroits du corps, où elles augmentent l'inflammation. Ainsi, Klebsiella pneumoniae peut, lorsqu'elle est ingérée, favoriser le développement des MICI (maladies inflammatoires chroniques de l'intestin). Chez les personnes de plus de 60 ans, les problèmes dentaires sont associés au déclin cognitif, et la parodontite est associée à des troubles de la mémoire. Porphyromonas gingivalis est connu pour déclencher par le biais des gingipaïnes des altérations du cerveau très semblables à celles de la maladie d'Alzheimer. In vitro, Aggregatibacter actinomycetemcomitans induit également des effets délétères sur les cellules cérébrales [12/2019]. La flore intestinale se divise en fait en 4 microbiotes intestinaux différents selon la partie du tube digestif considéré [12/2019]. Notre mode de vie moderne (excès d'antibiotiques, naissances par césarienne, alimentation pauvre en fibres, polluants...) a appauvri la diversité de nos microbiotes, entraînant des risques pour notre santé [12/2019]. L'urbanisation s'accompagne d'un appauvrissement de la diversité bactérienne du microbiote intestinal, essentiellement en raison des antibiotiques, de la consommation d'aliments transformés et de la tendance hygiéniste. Et le déséquilibre qui en résulte est de plus en plus associé à des maladies inflammatoires de l'intestin, l'asthme, le cancer, le diabète... Des chercheurs américains ont par exemple identifié en 2015 4 bactéries dont l'absence chez des enfants expliquait leur asthme. Les bactéries qui dégradent les fibres alimentaires sont ainsi particulièrement affectées par le mode de vie urbain. L'association Global Microbiome Conservancy, créée par Matthieu Groussin et Mathilde Poyet (deux microbiologistes français du MIT) s'est fixé pour objectif de constituer une biobanque de bactéries intestinales, en prélevant pour cela des échantillons de selles dans les villages isolés de plus de 30 pays. Cette bibliothèque recense déjà 16 000 bactéries, dont 230 espèces étaient inconnues - et auront peut-être disparu dans quelques années [01/2020]... Les aliments ultratransformés sont souvent dépourvus de fibres, qui procurent pourtant la satiété et constituent la nourriture principale de nos bactéries intestinales : leur population et leur diversité s'effondre peu à peu, laissant place à un microbiote spécifique des consommateurs de ces aliments, et associé à l'obésité [02/2020]. Notre microbiote se constitue au moment de l'accouchement grâce aux bactéries vaginales de la mère. Avec ce recours croissant aux césariennes, les bébés sont privés de cette phase essentielle, et acquièrent d'abord des bactéries liées à l'environnement hospitalier, avec un microbiote amoindri en bactéries bénéfiques et plus exposé aux bactéries pathogènes. Ce déséquilibre pourrait expliquer la prévalence de l'asthme, des allergies et de maladies immunitaires chez les enfants nés par césarienne. Par ailleurs, l'introduction d'autres aliments que le lait dans le régime du bébé, entre 3 à 6 mois, pourrait constituer une autre phase essentielle pour la constitution du microbiote : chez la souris, le nombre de bactéries peut être multiplié par 100, associé à un développement important des défenses immunitaires protégeant de certaines maladies inflammatoires comme les allergies intestinales [04/2021]. La résistance à certaines immunothérapies peut être due à la présence d'un microbiote inadapté capable de faire chuter leur efficacité à 30 % ! La transplantation de matière fécale de patients répondant au traitement à ceux y résistant a permis d'inverser la situation pour 6 patients sur 15 [04/2021]. La gravité de la Covid-19 pourrait être liée au microbiote intestinal, dont la composition et la concentration de marqueurs inflammatoires présente des corrélations avec les niveaux de cytokines des patients. Par ailleurs certains symptômes persistants du Covid long pourraient aussi être imputés au microbiote, dont l'altération persiste après la maladie. Il en va de même pour les bactéries respiratoires, elles aussi déséquilibrées aux dépens des bactéries bénéfiques et en faveur des bactéries pathogènes [04/2021]. Les bactéries du microbiote intestinales influencent notre métabolisme non seulement au niveau des villosités de l'intestin, mais aussi par l'émission de métabolites capables de passer dans le sang et d'activer et de moduler le système immunitaire périphérique. Certains chercheurs estiment que 50 % des métabolites présent dans le sang proviennent de nos bactéries [04/2021] ! Si l'on transfère le microbiote intestinal de souris stressées à d'autres qui ne le sont pas, celles-ci hériteront du stress [06/2022]. NOD2 est récepteur cellulaire présent à l'intérieur des cellules immunitaires et capable de détecter la présence de muropeptides, de petites molécules échappées de la paroi des bactéries lorsqu'elles prolifèrent ou meurent. Le récepteur NOD2 est également exprimé par les neurones des différentes régions du cerveau, dont l'hypothalamus, qui gère des fonctions essentielles telles que la faim, la soif, la reproduction ou la température de l'organisme. Ainsi, lorsque des muropeptides issus des bactéries du microbiote intestinal entrent en contact avec des récepteurs NOD2 des neurones, ceux-ci s'éteignent. Ce processus constitue donc la première preuve d'un lien direct entre le microbiote intestinal et le cerveau. Mais si NOD2 est défaillant, les muropeptides intestinaux n'ont plus d'influence sur les neurones, notamment de l'hypothalamus, ce qui peut conduire à une perte de contrôle de la prise alimentaire et de la température. Les mutations de NOD2 sont également associées à des troubles cérébraux tels que la bipolarié ou la maladie de Parkinson [06/2022]. Le microbiote spermatique, moins riche mais plus diversifié que le microbiote vaginal, pourrait comme ce dernier influer sur la fertilité humaine. Plusieurs études rapportent une corrélation entre la présence de microbes particuliers et la qualité du sperme, dans lequel on peut retrouve des lactobacilles, Prevotella, Pseudomonas, mais aussi des staphylocoques, entérocoques, Escherichia et Ureaplasma. Les lactobacilles seraient favorables aux fonctions des spermatozoïdes, alors que les protéobactéries, Anaerococcus et Bacteroides ureolyticus seraient davantage associées à des spermes de moins bonne qualité. On sait que la prise de probiotiques améliore la mobilité des spermatozïdes : ces micro-organismes pourraient avoir une action positive sur les fonctions du testicule ; ils pourraient aussi agir comme des antioxydants [08/2022]. L'apparition de symptômes dépressifs a été associé à la présence de 13 familles de bactéries intestinales (et particulièrement Christensenella, Ruminococcaceae et clostridium), favorisées par l'appauvrissement de la diversité du microbiote intestinal [02/2023]. Synonyme : flore intestinale, flore buccale, flore vaginale, flore cutanée, flore respiratoire.
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