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(Microbe Mimicking virus) Le plus gros virus à ADN jamais observé, découvert en 2003 par Didier Raoult et Jean-Michel Claverie au CNRS, à la faculté de médecine de Marseille (détrôné par mamavirus en 2008). Isolé en 1992 dans les climatisateurs de l'hôpital de Bradford en Angleterre, suite à une épidémie de légionellose, et où il infectait des amibes. D'un diamètre de 400 nm, il est aussi gros qu'une bactérie, et comporte 1262 gènes alors qu'un virus classique n'en possède qu'une quinzaine. Son génome pèse 1,2 millions de paires de bases, soit le double du record détenu jusque là dans le monde viral. Cas unique, il possède l'ensemble des gènes lui permettant de produire sa machinerie protéique. Mimivirus s'introduit dans la machinerie cellulaire de son hôte en 2 heures, une vitesse stupéfiante pour un virus ! Cette famille de virus géants a été baptisée "girus". Mimivirus possède toutes les caractéristiques attribuées d'ordinaire à un organisme vivant, et est proposé à ce titre comme une 4ème branche dans l'arbre du vivant, à côté des bactéries, des eucaryotes et des archéobactéries. Très ancien, il pourrait être un des ancêtres des eucaryotes [11/2004]. La famille des mimiviridae a finalement été créée pour l'accueillir, ainsi que les autres membres découverts entre-temps, dont mamavirus : les mimiviridae sont en effet extrêmement répandus, comme le prouve l'analyse génétique d'échantillons provenant de la mer des Sargasses. Ils seraient un parasite très commun du plancton, régulant sa croissance et sa mort [05/2009]. En observant une amibe infectée par Mimivirus, les chercheurs ont découvert des zones denses d'où s'échappaient des particules virales, les virions. Il s'avère rapidement que ces zones sont des "usines à virions", sortes d'organelles spécifiques créées par le virus pour se multiplier sans la moindre interaction avec le noyau de l'amibe, en utilisant pour cela les ribosomes de son hôte ! Cette prouesse explique mieux la taille du génome de Mimivirus, dont le millier de gène ne sert pas seulement à fabriquer des virions, mais aussi à construire ces usines à virions ! Et cela change radicalement la façon de percevoir ce virus : le virion inactif que nous appelons virus n'est qu'une étape de la vie du vrai virus, qui est en fait l'usine à virions [05/2010] ! Un mimivirus a été retrouvé dans les poumons d'une femme atteinte de pneumonie à Marseille, montrant que les virus géants peuvent aussi infecter l'Homme. Les chercheurs marseillais ont déjà montré que le mimivirus peut infecter les macrophages humains [07/2013].
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