Petit élément figuré du sang qui joue un rôle fondamental dans l'hémostase et
la coagulation (normalement au nombre de 150 000 à 400 000 par mm3).
Lorsqu'un vaisseau sanguin est coupé, les plaquettes arrivent en masse et se
gonflent pour prendre des formes irrégulières, bizarres, deviennent collantes
et s'agglutinent au site de la blessure, créant ainsi un bouchon. Si la
blessure est trop profonde pour que les plaquettes puissent la fermer, elles
émettent un signal qui déclenche la coagulation en libérant une hormone appelée
sérotonine, qui stimule la constriction des vaisseaux sanguins, réduisant ainsi
le flux de sang. La coagulation consiste fondamentalement en une transformation
du fibrinogène, une protéine soluble du plasma, en fibrine, une protéine
filamenteuse insoluble. Plus d'une douzaine de facteurs sont impliqués dans
cette conversion. Les brins de fibrine s'entrelacent autour des cellules
sanguines et puis se contractent, formant ainsi un caillot solide. Pendant ce
processus, un liquide jaunâtre translucide appelé sérum est exsudé par les
cellules sanguines. La coagulation arrête l'hémorragie et crée une charpente
sur laquelle le nouveau tissu pourra se reconstituer.
Des plaquettes sanguines de synthèse ont été produites par des chercheurs
américains. Constituées de nanosphères rendues fonctionnelles grâce à des
polymères biodégradables, elles sont non immunogènes et utilisables à
température ambiante par voie intraveineuse (les plaquettes naturelles sont
fragiles et ont une durée de vie de 5 jours). Elles ont réduit de 25 % la
durée d'un saignement chez le rat [02/2010].
Les plaquettes participent non seulement à la coagulation sanguine, mais aussi
à l'immunité, comme viennent de le démontrer des chercheurs canadiens : en
circulant dans les vaisseaux sanguins elles collaborent en effet avec les
cellules de Kupffer, des macrophages résidents du foie, en emprisonnant tout
organisme pathogène qu'ils auraient capturés, le neutralisant ainsi le temps
que la réponse immunitaire globale se déclenche et élimine ces intrus [06/0213].
Le rôle des plaquettes vient encore de s'étendre : selon des chercheurs
américains, elles interdiraient aux globules rouges d'emprunter les
"veinules à endothélium épais", qui permettent aux lymphocytes de passer du
système sanguin au système lymphatique afin de rejoindre les ganglions.
Le blocage de ces passages résulte de la liaison de la podoplanine (une
protéine membranaire) avec les plaquettes, qui déclenche la synthèse de
cadhérines, des glycoprotéines assurant l'adhérence intercellulaire entre deux
tissus. Les thrombocytes empêcheraient ainsi la survenue d'hémorragies
internes pendant une infection [09/2013].
Des chercheurs américains ont découvert chez la souris que les vaisseaux
sanguins des poumons produisent des plaquettes, alors que l'on croyait que
seule la moelle épinière en était à l'origine !
Plus de la moitié des plaquettes proviendraient en fait des poumons [04/2017] !
Les plaquettes sont aussi des médiateurs importants de l'inflammation, et sont
en interaction avec les métastases en cas de cancer. C'est pourquoi on envisage
de leur faire porter une charge thérapeutique (antitumoral, anti-inflammatoire)
qu'elles pourraient délivrer avec précision jusqu'à la cible via la circulation
sanguine [09/2022].
L'entreprise japonaise Megakaryon produit des plaquettes de culture à partir de
cellules souches hématopoïétiques primaires CD34+ : sous l'effet de cytokines,
elles vont en 7 à 10 jours se différencier en mégacaryocytes, qui seront alors
fragmentées pour produire chacun entre 100 et 150 plaquettes (contre 2000
in vivo). Des tests d'innocuité et d'efficacité sont en cours.
Celles plaquettes de cultures, dépourvues de marqueurs HLA de type 1, sont
immunologuement neutres, contrairement à celles présentes dans le sang, que
certains transfusés réguliers se mettent parfois à détruire [09/2022].
Synonyme : thrombocyte.
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