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Région de contact entre deux neurones. La synapse est une région spécialisée où un signal nerveux (potentiel d'action) saute d'une cellule nerveuse à une autre. Une minuscule discontinuité appelée fente synaptique existe entre les cellules. Un influx nerveux peut passer à travers la fente synaptique d'une cellule à une autre grâce à la libération de substances de transmission. A l'extrémité de l'axone se trouvent de minuscules cupules ou vésicules qui délivrent d'infimes quantités d'une substance chimique, appelée neurotransmetteur, quand l'influx nerveux les atteint. Les neurotransmetteurs diffusent alors dans la synapse et excitent les dendrites de la cellule suivante pour créer un nouvel influx nerveux dans cette cellule. Le mécanisme se reproduit tout au long de la chaîne des neurones. Les influx nerveux se propagent uniquement dans une seule direction et sont sensibles à la fatigue, au manque d'oxygène, aux agents anesthésiques ou chimiques. Les travaux d'Eric Kandel sur l'aplysie en 1963 ont montré deux types de réponse synaptique selon la façon dont on stimule les neurones : - Lorsqu'on stimule fortement et ponctuellement les neurones, on engendre le renforcement de la synapse : il réagit ensuite fortement à la moindre stimulation. Cette modification est fonctionnelle et de courte durée (30 mn au plus) ; elle correspond au fonctionnement de la "mémoire à court terme". - Si l'on applique une série de stimulations à intervalles réguliers, la transformation est plus importante et durable : des protéines migrent dans le noyau du neurone et déclenchent l'expression de gènes, la synthèse de protéines qui participent à la croissance de nouvelles synapses. Cette modification est structurelle et durable, elle correspond au fonctionnement de la "mémoire à long terme". Le gène induisant la création de nouvelles synapses est réprimé par la molécule CREB-2 : pour qu'un signal entraîne une mémorisation à long terme, il faut donc que ce signal soit assez puissant pour désactiver CREB-2. La protéine CPEB, présente sur toutes les synapses, pourrait être la clé de ce processus : son extrémité possède toutes les caractéristiques d'un prion. Elle peut prendre deux formes, dominante et récessive, la CPEB dominante pouvant se maintenir dans le temps en convertissant la CPEB récessive. Ce mécanisme peut donc être envisagé pour expliquer la mémorisation à long terme [10/2007]. La "théorie de la plasticité synaptique", émise par le canadien Donald O. Hebb en 1949, énonce qu'une synapse faisant partie d'un réseau souvent utilisé voit sa perméabilité (et donc son efficacité) augmenter, à l'inverse d'une synapse peu utilisée dont l'efficacité est faible. Les gènes qui nous différencient des autres primates sont des gènes de plasticité : contrairement au singe dont le petit possède dès la naissance une majorité de connexions définitives, le bébé humain n'en possède qu'une minorité et va devoir les établir peu à peu par un long processus d'apprentissage. Le mécanisme moléculaire régissant cette plasticité synaptique est appelé "potentialisation à long terme" (PLT) ; son mode d'action est le suivant : Les axones des neurones contiennent des vésicules de glutamate qui sont libérées lorsque le neurone est excité par un influx nerveux. Le glutamate atteint alors l'épine dendritique du neurone cible, chez lequel il se fixe sur les récepteurs AMPA et NMDA, ce qui les active et leur permet de laisser entrer respectivement du sodium et du calcium dans la dendrite. Le calcium provoque des réactions biochimiques augmentant la sensibilité des récepteurs au glutamate et activant la synthèse de nouveaux récepteurs, renforçant ainsi le circuit synaptique emprunté (potentialisation à long terme) [09/2007]. Ce mécanisme de renforcement synaptique peut, lorsque la stimulation dépasse un certain seuil, être appuyé par l'activation des gènes des neurones pour créer de nouvelles synapses (en quelques dizaines de minutes) qui pourront amplifier l'influx nerveux et renforcer encore le circuit. Dans certaines régions du cerveau (gyrus denté de l'hippocampe, zone sous-ventriculaire du bulbe olfactif), de nouveaux neurones issus de réservoirs de cellules souches peuvent même migrer en quelques jours ou semaines pour venir renforcer ce réseau ! La "potentialisation à long terme" est inexistante dans le tronc cérébral (le cerveau dit "reptilien", rigide), modérée dans le cerveau limbique (présent chez la plupart des mammifères) et très importante dans le cortex des mammifères supérieurs. Son pendant est la "dépression à long terme" (DLT), dans laquelle un circuit synaptique peu stimulé par les influx nerveux perd peu à peu son efficacité, parfois jusqu'à disparaître totalement [09/2007]. Seulement 10 % des connexions neuronales sont établies à la naissance [08/2009]. Des chercheurs de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lauzanne), en Suisse, ont identifié le rôle majeur joué par les protéines BMP 4 et 5 (impliquées dans la formation, entre autres, des os et des cartilages) dans la croissance des synapses géantes nommées "calices de Held", qui forment un circuit cérébral ultra-rapide composé de milliers de ces synapses, nous permettant par exemple de localiser un son en analysant le décalage entre chaque oreille. Il existerait 3000 de ces synapses de chaque côté du tronc cérébral. Lorsque les BMP 4 et 5 sont désactivées, au lieu de voir se former autour du neurone un calice de Held l'entourant à moitié, plusieurs synapses plus petites apparaissent, sans ce super-câblage faisant circuler l'influx nerveux 10 fois plus vite. Les BMP ont donc non seulement pour fonction de faire croître la synapse géante, mais aussi d'éliminer les autres pour n'en laisser qu'une seule. Une étude va être menée pour savoir si la déficience des BMP pourrait être à l'origine de certaines formes d'autisme ou de schizophrénie [07/2013]. L'influx nerveux (ou potentiel d'action) se propage entre l'axone d'un neurone et la dendrite d'un autre neurone (c'est la synapse) par le biais du glutamate, un neurotransmetteur dont l'astrocyte module constamment la circulation. Pour cela, les digitations (extensions semblables aux dendrites) des astrocytes enveloppent les synapses afin de mieux contrôler la propagation du glutamate, qui peut être amplifié par le largage du glutamate retenu par l'astrocyte, ou diminué soit grâce à sa capture par l'astrocyte, soit par sa séquestration, voire sa dissolution, par des protéines produites par l'astrocyte, c'est pourquoi on parle aujourd'hui de "synapse tripartite" [08/2013]. Les "filopodes" sont de minces synapses inactives découvertes en grandes quantités dans le cerveau de souris : ils constitueraient un stock disponible pour accueillir de nouveaux souvenirs sans en effacer d'autres [02/2023].
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