Groupe rassemblant toutes les espèces vivantes unicellulaires à noyau distinct.
On y distingue les protophytes, espèces chlorophylliennes d'affinités végétales
(diatomée), et les protozoaires, sans chlorophylle, d'affinités animales
(flagellés, certaines algues unicellulaires, levures).
La séparation entre végétaux et animaux n'y est pas toujours nette, certains
micro-organismes présentant simultanément ou successivement des caractères
d'autotrophie (propre au règne végétal) et d'hétérotrophie (propre au règne
animal). Ainsi, de nombreux péridiniens, algues marines de couleur jaunâtre,
sont normalement pourvus de chloroplastes mais absorbent également des proies
vivantes. Dans certaines conditions de milieu, les eugléniens perdent la
chlorophylle qui assure la photosynthèse et deviennent des prédateurs. Malgré
ces ambiguïtés, il est généralement possible de reconnaître par des attributs
morphologiques ou des caractéristiques biochimiques les représentants de ces
deux règnes.
Tous les protistes sont de dimensions microscopiques. Parmi les protozoaires,
les amibes ou les flagellés ont une taille de l'ordre de 50 µm, mais les
trimitus parasites des termites ne dépassent guère 1,5 µm. Les ciliés peuvent
atteindre 50 m tandis que les foraminifères dépassent souvent le centimètre.
Dans le cytoplasme des protozoaires baignent de nombreux organites semblables à
ceux des cellules de métazoaires (mitochondries, corps de Golgi,
ergastoplasme...). Les organites locomoteurs sont de formes et de dispositions
variées. Les protozoaires phagotrophes montrent des sortes de vacuoles
contenant les aliments ingérés. Chez les protistes, organismes eucaryotes
(contrairement aux bactéries, organismes procaryotes, ou même aux virus), le
noyau, qui contient le patrimoine génétique sous forme de chromosomes, est
clairement différencié et limité par une membrane nucléaire.
Les algues unicellulaires possèdent des organites cytoplasmiques dont certains
sont spécifiques des végétaux, comme les chloroplastes. Ceux-ci contiennent un
pigment photosensible, par exemple de la chlorophylle, qui sert à convertir
l'énergie lumineuse en énergie chimique, laquelle permet la synthèse des
composés organiques indispensables à la croissance. Enfin, leur statut de
végétal n'empêche pas que les algues unicellulaires montrent une certaine
mobilité grâce à des flagelles.
On observe de nombreux modes de division cellulaire asexuée et tous les modes
de reproduction sexuée.
Les protozoaires se reproduisent généralement par division binaire. La mitose
peut s'effectuer de façon comparable à celle des cellules des métazoaires
(orthomitose) ou selon un mode particulier, la pleuromitose. Dans la
pleuromitose (chez les radiolaires et les foraminifères, par exemple), la
métaphase n'existe pas et c'est avec l'étirement de la membrane nucléaire que
les chromosomes migrent et que les deux noyaux fils sont formés. Lorsque les
protozoaires possèdent plusieurs noyaux, ce sont des divisions multiples qui
assurent la multiplication. Chez les protozoaires toujours, les cycles
évolutifs ne font pas forcément intervenir la sexualité. Les générations
successives sont de formes différentes et se développent dans des milieux ou au
sein d'hôtes différents.
Chez les algues, la reproduction végétative est très fréquente, mais on observe
également des modes de reproduction par spores. Ainsi, les chlamydomonas se
transforment en sporanges qui donnent jusqu'à 16 zoospores mobiles. Ces
zoospores se développent ensuite pour devenir des chlamydomonas. Il existe
aussi des modes de reproduction sexués. Ainsi, les mêmes chlamydomonas peuvent
donner naissance à des zoogamètes flagellés qui fusionnent 2 par 2. De cette
fusion résulte un zygote qui donnera naissance à 4 nouvelles zoospores.
On peut aussi distinguer les protozaires selon le nombre de flagelles qui leur
permet de se déplacer : les unicontes (un seul flagelle) qui rassemblent les
champignons, les choanoflagellés et les animaux (voir le spermatozoïde) ;
les bicontes (deux flagelles), qui sont les plantes et végétaux.
Les collodictyons sont les seuls à posséder 4 flagelles, laissant supposer que
leur origine est très lointaine, peut-être même contemporaine de l'époque où la
séparation entre les différents types de protozaires a eu lieu [05/2012].
Le taxon des protistes a été abandonné, car c'était essentiellement un
fourre-tout ne servant qu'à rassembler les animaux qu'on ne savait pas ranger
ailleurs, tel le Plasmodium falciparum vecteur du paludisme et le fameux "blob"
Physarum polycephalum [11/2019].
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