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Cellule indifférenciée pouvant donner naissance à n'importe quel type de cellule spécialisée. Présentes à l'origine dans l'oeuf fécondé, leur potentiel de différenciation s'amenuise au fur et à mesure que se développe l'embryon : - jusqu'au 4ème jour les cellules sont indifférenciées, immortelles et totipoentes : une seule d'entre elles permet d'aboutir à un individu - Au stade blastocyste elles sont immortelles et pluripotentes : elles peuvent se différencier en n'importe lequel des 200 types cellulaires - Elles deviennent ensuite des "cellules souches embryonnaires adultes", multipotentes : selon leur feuillet embryonnaire d'origine (mésoderme, endoderme ou ectoderme) elles ne peuvent donner naissance qu'à un seul organe, et donc aux types de cellules différenciés constituant cet organe. - Elles deviennent enfin des "cellules souches adultes", unipotentes : elles ne peuvent dès lors produire qu'un seul type cellulaire. Les premières cellules souches ont été découvertes en 1878 dans le sang de cordon ombilical humain. La première culture de cellules souches embryonnaires de souris date de 1981 (1988 pour le hamster, 1995 pour les primates). Des cellules souches adultes, multipotentes, existent encore dans certains tissus adultes, dans la proportion d'une cellule souche pour 10000 cellules (une pour 10 millions de cellules différenciées [04/2007]). On les trouve dans la moelle osseuse, l'oreille interne, le sang périphérique, la muqueuse nasale, le tissu nerveux, le sang du cordon ombilical. On les trouverait aussi dans les testicules et les menstruations [05/2006]. Leur rôle dans le renouvelement des tissus ou la cicatrisation est vital : on estime que le foie est remis à neuf tous les 10 jours, la peau changée tous les mois. Dans la moelle osseuse, les cellules hématopoïétiques renouvellent chaque jour l'ensemble de nos globules blancs et 1 % de nos globules rouges [04/2007]. La première greffe de cellules souches (greffe de moelle osseuse) a été réalisée en 1958 pour lutter contre un cancer du sang. Les cellules souches embryonnaires présentent l'avantage, contrairement aux cellules souches adultes, de ne pas provoquer de rejet immunitaire lorsqu'elles sont greffées à un patient ; elles ont par contre une fâcheuse tendance à tumoriser en proliférant de manière anarchique. Pour éviter cela, il est indispensable de les mettre en culture avec de l'acide rétinoïque, qui limite et oriente leur progression. A l'inverse, si l'on souhaite qu'une cellule souche adulte se diférencie en neurone, il faut utiliser le facteur LIF (Leukemia Inhibitory Factor), contre- indiqué avec les cellules ES puisqu'il stimule leur prolifération. Des chercheurs de l'université de Princeton ont identifé 7 gènes cruciaux chez la souris, qui expliqueraient l'immortalité des cellules souches embryonnaires. Ils leur permettent de se diviser et de se renouveler indéfiniment, identiques à elles-mêmes. Quand on les bloque, les cellules se différencient [06/2006]. Il existe 5000 gènes inconnus exprimés uniquement par les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) et qui gouvernent le développement humain [04/2007]. Un aspect unique des cellules souches réside dans leur capacité à préserver intact leur patrimoine génétique. Toute cellule qui se divise doit en effet répliquer son ADN, et pour cela l'exposer à la machinerie génétique qui, malgré un taux d'erreur très faible, altère tout de même peu à peu cet ADN et conduit à des mutations voire à des cancers. Or, on sait depuis longtemps que les cellules souches échappent à ce sort. L'origine de cette protection vient d'être découverte : elle se base sur une division asymétrique. Chaque division d'une cellule souche donne une nouvelle cellule souche, qui emporte l'ADN non recopié (qui de ce fait est qualifié d'immortel), et une cellule normale appelée à se différencier, et dotée d'un ADN 100 % recopié. Cette distribution défie les lois de la génétique selon lesquelles la répartition de l'ADN est aléatoire. Certains scientifiques suggèrent que des "protéines drapeau" seraient fixées sur le brin d'ADN immortel, afin qu'il soit reconnu par la machinerie cellulaire et dirigé vers la bonne cellule [09/2006]. Cette capacité à préserver leur ADN en fait aussi de redoutables adversaires quand elle deviennent cancéreuses : la tumeur cancéreuse du glioblastome semble ainsi perpétuellement alimentée par une nurserie de cellules souches CD 133+. Ces cellules souches cancéreuses, pourvues d'un système enzymatique qui répare plus efficacement que chez les autres cellules l'ADN endommagé par les rayonnements, sont de plus hyperactives, régénérant très rapidement la masse tumorale traitée aux rayons X. L'idée que les cellules souches tumorales sont à l'origine de certains cancers a été émise par John Dick en 1996 après ses travaux sur la leucémie [12/2006]. Les cellules souches se divisent soit de façon symétrique, auquel cas elles se multiplient à l'identique, soit de façon asymétrique, produisant alors des cellules différenciées capables de régénérer les tissus. C'est la géométrie de l'environnement et l'orientation résultante du fuseau mitotique qui détermine si la division sera symétrique ou asymétrique [08/2007]. Deux équipes, une japonaise et une américaine, ont réussi à transformer des fibroblastes de souris en cellules souches embryonnaires (CSE) en y intégrant à l'aide de rétrovirus 4 gènes (choisi parmi 24 candidats) qui ont "rajeuni" ces cellules adultes pour leur redonner la totipotence des CSE [12/2007]. Cette nouvelle technique a été nommée IPS (Inducted Pluripotent Stem cell, pour "cellules souches pluripotentes induites" ou sPI). Elle vient d'être mise en oeuvre pour soigner des souris atteintes de drépanocytose, auxquelles on a injecté leurs propres cellules reprogrammées pour corriger la mutation puis tranformées en cellules souches [01/2008]. Ce résultat prometteur avait toutefois ses limites : la modification génétique introduite interdisait toute utilisation en thérapeutique humaine. Une équipe de l'université de Madison a levé ce frein en n'exposant les cellules au cocktail de protéines juste le temps de permettre leur transformation, ce qui laisse envisager une alternative à l'usage d'embryons humains [05/2009]. Après 5 ans d'études concluantes sur des rats, les essais cliniques contre la paralysie due à une atteinte de la moelle épinière ont été autorisés aux USA ; ils seront réalisés à l'aide cellules souches GRNOPC1 progénitrices des oligodendrocytes et issues de CSeh [10/2010]. Une thérapie à base de CSE contre le diabète de type 1 a été mise au point par des chercheurs chinois et américain : elle consiste à isoler les lymphocytes (responsables du diabète de type 1 en se retournant contre l'organisme) puis de les mettre en présence de CSE dans une machine spécialement conçue. Au bout de 2 à 3 heures, les antigènes spécifiques présentés par les CSE vont moduler les lymphocytes, qui sont réinjectés au patient, chez qui on observe alors une augmentation de la synthèse endogène d'insuline - mais le diabète n'est pas éradiqué pour autant [01/2012]... L'équipe INSERM UMR 977 de Strasbourg est parvenue à produire in vitro une dent à partir de cellules souches embryonnaires de souris. En 2011, une équipe japonaise a pu créer un germe dentaire de la même manière, avant de le réimplanter dans une mâchoire de souris : une dent entière a alors repoussé en 35 jours [05/2012] ! Une équipe chinoise à fait pousser une dent humaine dans le rein d'une souris, à partir de cellules prélevées dans l'urine humaine et tranformées en CSPi (cellules souches pluripotentes induites) contrôlées pour se differencier en cellules épithéliates précurseurs de l'émail et en cellules mésenchymateuses à l'origine du reste de la structure de la dent (pulpe, cément, dentine) - 3 semaines de croissance dans un rein de souris ont suffit [08/2013]. La découverte de cellules souches vivantes et fonctionnelles dans un cadavre datant de 17 jours (elles étaient entrées en quiescence face au manque de nourriture disponible autour d'elles) laisse entrevoir de nouvelles possibilités, à la fois pour extraire ces cellules souches mais aussi pour les cultiver et les conserver [06/2012]. Des chercheurs japonais ont recréé in vitro des cupules optiques, des yeux à l'état embryonnaire, à partir de cellules souches embryonnaires humaines. L'absence d'influence extérieure pour parvenir à ce résultat laisse supposer que les cellules possèdent les capacités intrinsèques pour former l'organe. Ces cupules optiques sont dépourvues de cellules souches et pourraient donc être implantées dans l'oeil sans risque de tumeur [06/2012]. Trois études indépendantes désignent toutes les cellules souches cancéreuses (dont l'existence est jusque-là hypothétique et très controversée) d'être les responsables initiales de la croissance tumorale, ainsi que de l'apparition des métastases : la survie passée inaperçue de quelques cellules malignes pourrait à elle seule entraîner la résurgence d'un cancer. Identifiées dans des cancers de l'intestin, du cerveau et de la peau, il est fort probable qu'on les retrouve dans tous les types de tumeurs. Elles sont très semblables au cellules souches saines, ce qui rendra la mise au point d'un traitement ciblé délicate [09/2012]. Des chercheurs canadiens de l'université de Toronto ont récolté des cellules souches de personnes âgées de 75 ans et les ont plongé dans un milieu de culture riche en facteurs de croissance (cytokines), parvenant ainsi à inverser l'horlogerie cellulaire et à aboutir à des cellules cardiaques plus jeunes car plus souples et plus actives. Le gène CDKN2A p16, impliqué dans le vieillissement cellulaire, a subi une régulation lors de ce processus. Injectées à des rats, elles entraînent un renforcement de la fonction cardiaque avec une élasticité retrouvée, signe d'un rajeunissement [11/2012]. Une équipe belge est parvenue à produire une thyroïde fonctionnelle à partir de cellules souches embryonnaires - c'est la première fois depuis la découverte de ces cellules en 1981 que l'on parvient à reconstituer un organe entier. Après avoir induit la différenciation des CSE en cellules thyroïdiennes, ils ont découvert que l'addition de TSH (thyrotrophine, une hormone), provoquait leur regroupement en structures arrondies similaires à celles de la thyroïde. Greffées à des souris déficientes, ces thyroïdes leur ont permis de retrouver un taux normal d'hormones thyroïdiennes [12/2012]. Des cellules souches embryonnaires ont permis de restaurer une portion d'artère fémorale de babouin dont le revêtement interne avait été gravement lésé : le dépôt d'angioblastes issus de CSE prélevées sur le même individu a permis de réparer cette surface in vitro en 15 jours - reste à renouveler l'expérience in vivo chez le singe, mais surtout chez l'homme [01/2013]. Mycobacterium leprae, le bacille de la lèpre, a perdu plus de 2 000 gènes au cours de son évolution, dont ceux qui codaient pour la synthèse d'un flagelle : le bacille est donc devenu incapable de se déplacer, ce qui ne l'empêche pas de se répandre dans l'organisme qu'il infecte. En tentant de comprendre comment cela était possible, des chercheurs écossais ont découvert que la bactérie reprogrammait les cellules de Schwann (des cellules gliales) qu'elle infecte en cellules souches ! Elle éteint ainsi les gènes de ces cellules, tout en activant ceux spécifiques aux cellules souches embryonnaires. Ces cellules souches infectées vont alors migrer dans les tissus (muscles, os, graisse...) en dispersant son hôte ; elles produisent par ailleurs des chémokines qui recrutent les macrophages alentours, lesquels vont se faire infecter avant de circuler partout dans l'organisme [01/2013]. En se basant sur le principe de la stéréolithographie (impression 3D), des chercheurs ont inventé le "bioprinting", qui consiste à imprimer des tissus humains constitués de cellules souches vivantes (lesquelles remplace la résine habituellement utilisée pour produire des objets tridimensionnels). La difficulté résidait dans la fragilité des CSE humaines, qui survivent difficilement au choc de la projection : avec le procédé à air comprimé mis au point, 89 % des CSE sont vivantes 48 h après leur "impression", et restent pluripotentes, donc capables d'étoffer le tissu vivant imprimé [02/2013]. Les cellules souches hématopoïétiques, en libre circulation dans le sang, ne se contente pas de produire en permanence de nouvelles cellules sanguines : elles peuvent aussi fabriquer à la demande des bataillons de leucocytes spécialisés ! Face à une infection, le facteur M-CSF (Macrophage Colony-Stimulating Factor) est massivement libéré dans l'organisme, ce qui active le gène PU-1 dans les cellules souches du sang, qui augmentent alors leur production de cellules sanguines, avec une large proportion de macrophages [04/2013]. Une équipe américaine est parvenue à greffer des cellules souches nerveuses dans l'hippocampe de souris, et à rendre leur ainsi la mémoire. Pour cela, des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) ont été cultivées in vitro puis différenciées en cellules souches nerveuses [04/2013]. Des chercheurs américains sont parvenus à transformer des cellules de peau directement en cellules souches neurales, sans passer par le stade CSPi : ils les ont pour cela infectées avec un virus Sendai dans lequel ont été intégrés les "facteurs de Yamanaka", des facteurs génétiques codant pour les facteurs de transcription qui forcent une cellules adulte à se transformer en CSPi. Ce procédé évite les risques liés aux CSPi, qui étant totalement indifférenciées peuvent potentiellement se transformer en tout type cellulaire indésirable ; quand au virus Sendai, il ne s'insère pas directement dans l'ADN cellulaire et un simple chauffage à 37 °C suffit à l'inactiver [05/2013]. Des scientifiques américains ont réussi pour la première fois à créer des CSEh (cellules souches embryonnaires humaines) par une technique de clonage, avec des objectifs thérapeuthiques, notamment en médecine régénérative. Ce clonage thérapeuthique repose sur le virus Sendai, qui a favorisé la fusion cellulaire entre des ovocytes vidés de leur noyau et des cellules de peau. Le développement embryonnaire a ensuite été initié avec un choc électrique, puis de la caféine a été employée pour éviter la formation de cellules souches instables ! L'équipe assure que le clonage humaine reste impossible avec cette technique [05/2013]... Des chercheurs autrichiens ayant mis en culture des cellules souches humaines de cerveau ont eu la surprise de voir se former après quelques mois une structure de la taille d'un petit pois, présentant de telles capacités d'auto-organisation qu'elle rappelle étrangement un bourgeon de cerveau ! Il a fallu pour cela placer ces cellules dans un gel de soutien, puis dans un bioréacteur apportant en permanence oxygène et nutriments ; mais faute de vascularisation interne l'organoïde ne croît plus passé quelques mois. Il a toutefois déjà servi de modèle pour l'étude de certaines pathologies telles la microcéphalie, due à une différentiation prématurée des cellules en neurones, entraînant une diminution du nombre total de cellules nerveuses et l'arrêt précoce du cerveau [10/2013]. La question de la compatibilité immunologique des cellules souches commence à se poser : d'après les calculs, des cellules souches provenant d'environ 150 personnes sélectionnées génétiquement pourraient convenir immunologiquement à la majorité des futurs patients, d'où l'idée de Ian Wilmet (le "père" de la brebis clonée Dolly) de constituer des banques de cellules iPS (haplobanques) correspondant aux principaux "haplotypes" (les antigènes HLA) [11/2013]. La biologiste japonaise Haruko Obokata annonçait en janvier 2014 avoir mis au point une méthode révolutionnaire pour transformer des cellules adultes en cellules souches embryonnaires, en les trempant dans une solution légèrement acide : elle avait dénommé ces cellules "Stap". Mais aucune autre équipe n'étant parvenue à reproduire ces résultats, elle a été contrainte de retirer ses 2 articles publiés dans Nature, et se voit désormais soupçonnée de fraude [07/2014]. Des chercheurs américains sont parvenus à forcer des CSEh à se différencier en cellules de la papille dermique, qui nourrissent les follicules pileux. Transplantées dans l'épiderme de souris, ces cellules ont fait apparaître des cheveux au bout de 14 jours. Des essais sur l'homme devraient suivrent, avec l'espoir d'un traitement de la calvitie [03/2015]. La maîtrise de l'usage des cellules souches a permis à un nouveau pan de la biologie d'émerger : la fabrication in vitro (au sein d'un matrigel) d'organoïdes minuscules mimant certaines des fonctions de l'organe réel. Dernier exploit en date : le biologiste autrichien Jürgen Knoblich, de l'académie des sciences de Vienne, a fait pousser en 20 à 30 jours des mini-cerveaux de 4 mm, présentant jusqu'à 5 régions dont le cortex du cerveau antérieur. Des chercheurs de l'université de Yale (USA) ont prélevé des neurones sur des patients autistes, avant de les faire régresser au stade de cellules souches induites (iPS) puis de leur faire produire un organoïde cérébral, mini-cerveau dans lequel ils ont détecté une production exagérée de neurones inhibiteurs [02/2016]. Des chercheurs de l'université de Stanford (USA) ont injecté à 18 patients des cocktails de cellules souches directement dans le cerveau, afin d'améliorer leurs fonctions motrices après un AVC, avec des résultats concluants [07/2016]. Des chercheurs américains (Cincinnati Children's Hospital Medical Center) et français (INSERM UMR 913) sont parvenus à produire un intestin foetal humain fonctionnel, doté pour la première fois d'un système nerveux entérique (qui contrôle l'absorption des nutriments et l'évacuation des déchets). Ils ont pour cela cultivé des cellules souches pluripotentes humaines, qu'un cocktail de molécules a forcé à se différencier en tissu intestinal, avant d'y incorporer des cellules nerveuses entériques, elles-mêmes issues de la différenciation dirigée de cellules de la crête neurale : cette culture commune a produit des organoïdes intestinaux complexes et fonctionnels, similaires à des intestins foetaux. Ces organoïdes ont ensuite été greffés sur des souris dépourvues de système immunitaire : ils ont prouvé leur capacité à absorber les nutriments et évacuer les déchets, et ont montré une activité musculaire péristaltique. Finalement, les chercheurs ont montré qu'une mutation du gène PHOX2B était bien à l'origine de la maladie de Hirschsprung, dans laquelle l'intestin est dépourvu de système nerveux [11/2016]. Des chercheurs du Children Hospital Medical Center de Cincinnati (USA) ont produit un tissu intestinal de 3 cm à partir de cellules souches IPS humaines : il est composé d'une paroi de cellules intestinales associée à un système nerveux contrôlant les contractions musculaires de la digestion, cultivés séparément puis assemblés sur un gel. L'organoïde intestinal obtenu a été greffé sur une souris, où il est devenu mature et a commencé à se contracter [01/2017]. Le tigledusib possède la propriété de stimuler la croissance des cellules souches : des chercheurs britanniques ont comblé des dents cariées de rongeurs avec des épongés en collagène imbibées de tigledusib, qui a stimulé la croissance des cellules souches de la pulpe dentaire et rebouché l'orifice. Cette technique pourrait offrir une alternative aux plombages [03/2017]. Des chercheurs de l'université de Tel-Aviv (Israël) sont parvenus à imprimer, à partir de cellules d'un patient, le premier coeur humain vascularisé, même s'il ne bat pas encore et ne mesure que 2 cm de long [06/2019]. Les opérations de reconstruction faciale requièrent une matière première aux nombreuses exigences : de l'os, naturel ou synthétique. Si les prélèvements sur les os longs ou la hanche sont les plus courants, ils ne sont pas exactement de la même nature que ceux de la face, d'où des problèmes de rejet. Les cellules souches de la pulpe dentaire ont la même origine que celle de la plupart des os de la face, et sont donc des candidates idéales pour faire pousser ces os, d'autant qu'elles possèdent une grande capacité à faire pousser des vaisseaux sanguins dans l'os, la vascularisation de l'os réduisant le risque de rejet. Des résultats prometteurs mais encore au stade du laboratoire, notamment à l'université Paris-Descartes et à l'hôpital Bretonneau à Paris [09/2019]. Des chercheurs de l'université d'Osaka (Japon) ont pour la première fois réussi à régénérer la cornée d'une patiente à partir de cellules souches pluripotentes induites (iPS ou CSPi) à partir d'échantillons de peau [10/2019]. Des chercheurs de l'université de San Diego (Californie, USA) ont cultivé pendant 6 mois des organoïdes de cerveaux humains de la taille d'un petit pois, qui ont développé un réseau neuronal actif présentant des niveaux d'activité électrique élevés et des oscillations synchronisées similaires à celles des bébés prématurés [10/2019] ! Des chercheurs néérlandais ont produit des organoïdes mimant les glandes à venin des serpents, permettant de les cultiver et conserver indéfiniment, avec tout un panel d'espèces [03/2020]. Les expériences montrent que les cellules souches (CSE comme iPS) sont intrinsèquement inaptes à coloniser correctement une autre espèce, laissant peu d'espoir de voir aboutir un jour des xénogreffes basées sur la création de chimères animales dotées de cellules humaines compatibles avec le receveur, même si deux équipes américaines ont annoncé ces deux dernières années être parvenues à introduire des cellules humaines dans des embryons de porc et de mouton [03/2020]. Des chercheurs néérlandais ont produit des organoïdes de glande lacrymale capables de produire un liquide semblable à nos larmes ; ils permettront d'étudier les maladies liées à la sécheresse oculaire [05/2021]. Deux laboratoires australien et américain sont parvenus à produire à partir de cellules souches pluripotentes induites (CSPi ou iPS) des embryons humains au stade blastocyste, nommés blastoïdes. Pour parvenir à cet exploit, il fallait que les cellules de départ rassemblent le plus possible de cellules souches "naïves", possédant la capacité de générer toutes les lignées cellulaires présentes lors du blastocyste (entre le 5ème et 7ème jour). Ces cellules naïves ont été programmées à partir de deux lignées différentes : des cellules souches embryonnaires (CSE) d'une part, et des CSPi d'autre part, aboutissant aux mêmes résultats, démontrant que les CSPi peuvent remplacer les CSE. Les blastoïdes obtenus ont pu être cultivés pendant 7 à 10 jours, imitant la taille et la forme d'un blastocyste sans pour autant en être, et encore moins pouvoir devenir un foetus. L'objectif est en effet de pouvoir mieux étudier le développement de l'embryon humain, avec des modèles plus proches que les modèles animaux. Ils permettront d'améliorer le taux de réussite des FIV, d'étudier l'origine de certaines maladies, la toxicité de certains facteurs. Pourtant, l'Institut Weizmann (Israël) est parvenu à cultiver des embryons de souris jusqu'à 10 jours en adaptant les taux d'oxygène et de glucose à chaque étape du processus, permettant de faire apparaître les organes majeurs et les membres inférieurs - la durée de gestation de la souris étant de 20 jours [05/2021]. Grâce à un système d'utérus artificiel développé en 2021, une équipe israëlienne est parvenue à faire se développer un embryon artificiel de souris jusqu'au début de l'organogénèse (une première), cela à partir de cellules souches [09/2022]. * Anglais : embryonic stem cell, ES cell, iPS.
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