Hormone polypeptidique hypoglycémiante sécrétée dans le pancréas par les
cellules bêta des îlots de Langerhans, antagoniste du glucagon.
Découverte par John Macleod en 1921, ce qui lui valu le prix Nobel de médecine
en 1923. Sa structure moléculaire a été établie en 1955 par Frederick Sanger.
L'insuline joue le rôle inverse de celui du glucagon. Elle diminue la glycémie
en accélérant la sortie du sucre dans le sang et son absorption par les
cellules.
Elle fait rentrer le glucose du sang dans les cellules, qui peuvent alors
l'utiliser et surtout le stocker, sous forme de glycogène, dans le foie et dans
les muscles. Les cellules dégradent le glucose dans des structures appelées
mitochondries, en employant l'énergie qu'il contient et en produisant des sous-
produits : le gaz carbonique et l'eau. Cette réaction de "combustion" est la
principale source d'énergie du corps. Elle ne peut avoir lieu en l'absence
d'insuline.
L'insuline se comporte comme un puissant facteur de croissance qui amène les
cellules à proliférer : l'absorpion de quantités élevées de glucides sollicite
autant d'insuline, d'où une augmentation des risques de cancer (en particulier
colorectal, prostate et endomètre) [07/2005].
Le diabète de type 1, dit "diabète insulinodépendant" (DID) ou "diabète sucré",
représente 10 % des cas de diabète, et touche des sujets jeunes. Il se traite
par des injections d'insuline.
C'est une maladie auto-immune dans laquelle certains lymphocytes T s'attaquent
aux protéines pancréatiques telles que l'insuline, ou à deux enzymes, la GAD
(glutamique acid décarboxylase) et l'IA-2, ou encore à une protéine des tissus
enflammés, HSP60 (Heat-Shock Protein 60 kilodalton).
Si les îlots de Langerhans sécrètent trop peu d'insuline, la concentration
sanguine de glucose devient excessive (hyperglycémie). C'est ce qui caractérise
le diabète sucré (on retrouve le sucre dans les urines), le trouble le plus
fréquent du système endocrinien.
Un traitement d'une semaine aux anticorps antilymphocytaires anti-CD3 permet,
chez les patients dont le diabète de type 1 vient d'être diagnostiqué,
d'enrayer la maladie pendant au moins 18 mois [08/2005].
Le diabète de type 2, dit "diabète non insulinodépendant" (DNID) ou
"insulinorésistant", ou encore "diabète gras", représente 87 % des cas de
diabète. Il est traité par régime, médicaments pris par voie orale, et
éventuellement par des injections d'insulines.
Il correspond à une réaction des tissus face à un excès de graisses au niveau
des muscles et au niveau abdominal : l'insulinorésistance, qui se définit par
une insensibilité à l'action de l'insuline, dont le rôle est de faire baisser
le taux de sucre (glycémie) dans le sang.
Le tissu adipeux, longtemps considéré comme inactif, sécréterait des
adipocytokines, substances participant au mécanisme d'insensibilité tissulaire
[02/2006].
L'insulino-résistance est provoquée par l'accumulation des dépôts graisseux
profonds qui envoyent un signal chimique inhibant les récepteurs à l'insuline
présents dans le foie et les muscles, ces tissus qui consomment du glucose. Le
sucre est alors moins bien assimilé et la glycémie s'élève, des dépôts de sucre
et de graisse se forment au niveau des vaisseaux sanguins, entraînant des
complications cardio-vasculaires, rénales et oculaires graves, aboutissant
parfois à la cécité ou l'amputation d'un membre devenu insensible [01/2010].
Les gliptines sont une nouvelle classe de médicaments antidiabétiques qui
maintiennent le taux d'insuline en inhibant la dipeptyl-peptidase 4 (DDP-4),
une enzyme qui dégrade le GLP1 sécrété dans le tube digestif et stimulant la
production d'insuline [01/2010].
Le "diabète gras", correspondant à une insulinorésistance et à l'augmentation
de la masse corporelle, serait décelable dans l'usure prématurée des télomères
[08/2005].
Le diabète de type 2 pourrait être lié à une malnutrition utérine et au faible
poids de naissance résultant [20/2006].
Chez les sujets souffrant de diabète de type 2, les télomères sont sensiblement
plus courts que ceux des sujets normaux (probablement en raison de stress
oxydatif), ce qui expliquerait le risque accru d'athérome et d'ACV [05/2006].
Quatre gènes prédisposant au risque de la forme la plus répandue du diabète de
type 2 ont été identifiés : TCF7L2, HHEX, EXT2 et SLC30A8 [04/2007].
Le vecteur de déclenchement du diabète de type 2 semble être des endotoxines :
après avoir donné à des souris un régime hypercalorique riche en graisses
saturées, leur flore intestinale s'est modifiée au profit de bactéries Gram
négatif, qui produisent des endotoxines qui passent dans le sang avant de se
fixer sur les cellules sanguines et à la surface du foie, entraînant une
réaction inflammatoire à l'origine du diabète et de l'obésité [06/2007].
Le "diabète cétonurique", un diabète de type 2 d'apparition très brutale,
semble lié au virus de l'herpès de type 8 (HVH-8) [07/2008].
Le tabac provoque en soi un risque accru de diabète de type 2, vraisemblablement
causé par une inflammation généralisée des tissus [02/2010].
Un étude française de l'INSERM, qui a suivi 65 000 femmes pendant 14 ans,
associe clairement la consommation de boissons light au risque de développer un
diabète de type 2 : +15 % avec 0,5 l/semaine, + 59 % avec 1,5 l/semaine
[01/2013].
L'hémoglobine glycosylée HbA1c est un marqueur du diabète de type 2 [08/2014].
Une étude de la faculté de médecine de Yale (Californie, USA) montre qu'en
nourrissant abondamment des rats avec des aliments riches en graisses, leur
microbiote intestinal produit de l'acétate, un acide gras à courte chaîne qui
stimule la sécrétion d'insuline (qui régule la glycémie) et de ghréline (qui
active l'appétit) ; cet acétate bactérien active le cerveau par le nerf vague.
Ce mécanisme peut donc conduire à un diabète de type 2, qui dans 85 % des cas
est lié à une modification du microbiote intestinal !
Et si le microbiote intestinal d'un rat engraissé est implanté chez un rat
sain, celui-ci va développer les mêmes réactions ! [09/2016]
Le "diabète insipide" est une maladie métabolique assez rare causée par une
déficience en vasopressine, l'une des hormones du lobe postérieur de
l'hypophyse, qui contrôle la quantité d'urine éliminée par les reins. Les
symptômes comprennent une soif intense et l'émission de grandes quantités
d'urine, de 4 à 10 litres par jour. Cependant, l'urine sans albumine ne
contient pas d'excédent de sucre comme dans le diabète sucré. La maladie peut
être due à une tumeur, à un processus inflammatoire de la base du crâne ou à un
traumatisme crânien. Dans de nombreux cas, l'injection ou l'inhalation de
vasopressine permet de contrôler les symptômes de la maladie.
Le "diabète bronzé", appelé également hémochromatose, correspond à une
surcharge en fer de l'organisme. Le traitement comporte, initialement, une
tentative d'éviction des aliments riches en fer.
Le "diabète rénal" se caractérise par la présence de sucre dans les urines, de
façon permanente, associée à une glycémie normale quant à elle.
Le diabète rénal est le résultat d'une anomalie d'une des zones de filtration
du rein, plus précisément la portion proximale du tube rénal. À ce niveau la
résorption du glucose (sucre) ne se fait pas convenablement, entraînant une
fuite de celui-ci dans les urines.
Il s'agit d'une anomalie de nature héréditaire qui est transmise des parents
aux enfants selon le mode dominant (il suffit que l'un des deux parents porte
l'anomalie génétique pour que la descendance ait la maladie). Pour les
spécialistes en génétique il existe une pénétrance incomplète.
L'indice glycémique (IG), proposé en 1981 par le canadien David Jenkins,
attribue à chaque aliment une valeur d'autant plus élevée que le pic glycémique
engendré dans l'organisme est élevé. La valeur maximale 100 de référence est
celle du pain blanc.
La charge glycémique (CG) combine l'IG et la quantité de glucides d'un aliment
pour caractériser son impact global sur l'organisme. Elle s'obtient en
multipliant l'IG par la quantité de glucides d'une portion de l'aliment puis en
divisant par 100. Une CG supérieure à 19 est considérée comme élevée, et basse
quand elle est inférieure à 10.
L'intestin grêle jouerait un rôle important dans la régulation de la sensibilité
à l'insuline : la technique chirugicale du by-pass, qui court-circuite l'estomac
en dérivant directement les aliments dans l'intestin grêle, montre en effet une
chute immédiate du taux de sucre. L'intestin grêle, normalement non producteur
de glucose, déclenche chez les greffés une synthèse de glucose inédite appelée
néoglucogenèse, qui active ensuite un signal transmis au cerveau et améliorant
la sensibilité à l'insuline tout en diminuant la prise alimentaire [10/2008].
Une étude espagnole montre que les personnes présentant les taux les plus
élevés de DDT ou de lindane (pourtant interdits depuis des décénies) dans leur
sang ont un risque 4 fois plus grand de développer un diabète de type 2 [03/2013].
Des chercheurs américains ont élaboré des nanobilles d'insuline injectables,
qui permettent de maintenir une glycémie normale pendant 10 jours d'affilé !
Ces nanobilles sont constituées d'un noyau d'insuline enrobé de dextranes (des
polymères de dextrose) et de glucose oxydase : en cas d'hyperglycémie, cette
enzyme transforme les sucres sanguins en acide gluconique qui attaque la
coquille de dextrane et permet à l'insuline de s'écouler [06/2013].
Une étude américaine montre que les mères qui ne sécrètent pas assez de lait
maternel pour allaiter correctement leur bébé sont souvent victimes d'une
résistance à l'insuline, qui pourrait être la cause de ce phénomène croissant.
L'insuline semble en effet jouer un rôle central dans la montée de lait, et la
protéine PTPRF (Protein Tyrosine Phosphatase, Receptor type, F) pourrait être
un marqueur fiable de ce symptôme [07/2013].
3 enquêtes concernant 90 000 personnes montrent que le tabagisme augmente de
30 % le risque de diabète de type 2 chez les hommes en surpoids, tout en
réduisant de 50 % le risque de diabète de type 1 [05/2013].
La prolifération des cellules pancréatiques bêta induite par la bêtamorphine,
une hormone fabriquée par le foie et découverte récemment, apporte un espoir
aux patients atteints de diabète de type 2 [06/2013].
La désactivation du gène FoxO1 au niveau des cellules intestinales a permis de
découvrir que l'intestin sécrète de l'insuline, à l'instar du pancréas [08/2014] !
Une étude britannique sur la souris montre que 3 édulcorants artificiels
(aspartame, sucralose, saccharine) modifient la composition et le fonctionnement
de la flore interstinale (microbiote) en générant notamment une intolérance au
glucose - associée diabète de type 2, le plus répandu !
Ces résultats surprenants ont pu être reproduits chez l'homme.
Certaines bactéries pourraient interagir avec les composés chimiques des
édulcorants (qui ne sont pas absorbés par l'intestin) en provoquant des
réactions inflammatoires qui viendraient renforcer les troubles métaboliques
tels que l'intolérance au glucose ou le diabète [09/2014].
Le cône (Conus amadis), un gastéropode marin, s'attaque à ses proies (de petits
poissons) en libérant dans l'eau de l'insuline dans une forme très proche de
celle sécrétée par ses victimes : en passant par les branchies elle rejoint la
circulation sanguine et provoque une chute du taux de glucose qui étourdit
l'animal, auxquel le cône peut tranquillement injecter un cocktail de toxines
paralysantes avant de le déguster [03/2015].
L'examen des dossiers de 10 000 diabétiques a conduit des médecins suédois à
conclure qu'il n'existe pas deux mais cinq formes de diabète [04/2018] !
Une étude de 2016 montre que le risque de diabète de type 2 est multiplié par
2,4 lorsque l'on boit 2 canettes de boissons allégées par jour, et par 4,5
pour plus de 5 canettes [09/2018].
Une étude de 2016 montre que la consommation de stévia, d'aspartame ou de
sucralose (des édulcorants très présents dans les aliments allégés) augmente
le risque de surpoids et d'obésité [09/2018].
Une étude de 2017 montre que les enfants exposés in utero aux boissons
édulcorantes auraient un risque augmenté de 57 % d'être en surpoids à la
naissance et de 93 % de souffrir d'obésité à l'âge de 7 ans [09/2018].
Les hypothèses pour expliquer le risque de surpoids lié à la consommation
d'édulcorants sont la moindre production de GLP-1 (Glucagon-Like Peptide 1),
qui a pour rôle de stimuler la sécrétion d'insuline : le métabolisme du
glucose serait ainsi dérégulé.
Les édulcorants modifient la flore intestinale, ce qui pourrait favoriser le
développement d'une intolérance au glucose.
En trompant le cerveau sur l'apport énergétique apporté, les édulcorants
pourraient accroître la sensation de faim, le signal de satiété n'étant pas
envoyé par l'hypothalamus [09/2018].
On a lontemps pensé que, dans le diabète de type 2 (insulino-dépendant), les
cellules bêta du pancréas, productrices d'insuline, étaient mortes.
Or deux études montrent qu'il est possible de les réactiver par un régime très
sévère, ou en faisant travailler le triceps du bras !
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Le "protocole de Newcastle" est un régime choc qui consiste à perdre 15 kg en
3 à 5 mois, en limitant ses apports à 840 kcal/jour (le tiers de l'apport
normal). Un an plus tard, 90 % de ce qui ont réussi à perdre 15 kg sont en
rémission, et 50 % pour l'ensemble des 150 participants.
L'idée de ce traitement est de réveiller les cellules bêta en dormance avec
les signaux de détresse consécutifs à la carence engendrée.
Plus le diabète est récent et plus le patient a des chances de répondre
positivement à ce régime choc et de retrouver une glycémie autorégulée.
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Chaque muscle sécrétant des myokines spécifiques, une autre approche a consisté
rechercher celui dont les myokines ont le plus d'effet sur les cellules bêta du
pancréas. Et c'est le triceps qui joue le mieux ce rôle, en sécrétant la
"myokine X", dont le brevet est en cours de dépôt. Outre la réactivation des
cellules bêta du pancréas, cette myokine a aussi l'avantage de protéger les
îlots de Langherans lors de leur greffe au niveau du foie chez les diabétiques
de type 1, opération au cours de laquelle 70 % sont habituellement perdus.
En attendant la sortie d'un médicament à base de myokine X, les diabétiques de
type 2 doivent faire des haltères : avec une forte proportion de fibres
glycolytiques, les muscles longs du bras sont en effet ceux qui permettent la
sécrétion de myokines protectrices.
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Une autre approche consiste à détruire par chauffage la muqueuse de surface des
15 premiers centimètres du duodénum, abritant cellules et bactéries, afin de
déclencher une sorte de réinitialisation du métabolisme de l'intestin.
Situé entre l'estomac et l'intestin grêle, le duodénum joue en effet un rôle
majeur dans l'assimilation des sucres et la régulation de la glycémie.
L'opération permet à de nouvelles cellules non-déviantes de venir retapisser
la paroi de l'intestin, ce qui stabilise le diabète chez 90 % des patients,
même après un an, et cela dès le lendemain [01/2019].
L'introduction en 2007 du vaccin contre le rotavirus a fait baisser de 14 % le
nombre de nouveaux cas de diabète chez les enfants de 0 à 4 ans en Australie !
L'infection à rotavirus jouerait donc un rôle dans le déclenchement du diabète
de type 1 chez une personne prédisposée.
La réaction auto-immune qui détruit les cellules bêta du pancréas intervient
sur un terrain de susceptibilité génétique, mais est amorcé par des facteurs
déclenchants.
On a déjà vu des cas déclenchés par le virus de la grippe ou des coxsackies B
[03/2019].
Des chercheurs ont découvert dans le système immunitaire de diabétiques de type 1
un lymphocite hybride des lymphocoites B et T, qu'ils ont nommé "cellule X" ou
"lymphocyte X" et encourage la destruction des cellules productrices d'insuline
par le système immunitaire, à l'origine de ce type de diabète [07/2019].
Le Teplizumab est un anticorps monoclonal qui cible les cellules immunitaires
impliquées dans la destruction des îlots de Langerhans du pancréas, qui
produisent l'insuline.
Un traitement de 14 jours réduit d'un tiers le risque de déclarer un diabète de
type 1 chez les adolescents prédisposés à la maladie [05/2021].
* Voir aussi : diabète néonatal, diabète mitochondrial.
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